D’abord ces deux vidéos qui ont émerveillé les confinés algériens. Avec
un effort de traduction ou d’adaptation, elles auraient certainement
conquis le monde, plus que jamais village planétaire dans la tourmente.
La première est l’œuvre d’un chanteur inconnu, comme la plupart des
créations du genre. Composée dans l’urgence, conçue pour détendre mais
surtout pour être utile, c’est déjà le tube du « restez à la maison ».
Bien sûr, le talent, on l’a ou on ne l’a pas, mais il y en a, quand des
situations en révèlent plus que les autres. Est-ce un paradoxe que les
épreuves de détresse humaine soient les plus fécondes en la matière ? On
ne sait pas dans quelles proportions mais on sait déjà que le génie est
au rendez-vous. Le verbe simple, la rime inspirée et les sonorités dans
l’air du temps, le jeune homme exhorte ses compatriotes à rester à la
maison sans les accabler de discours rasants. Il ne les accable pas mais
il les bouscule quand même avec un heureux mélange d’affection et de
vérité. Audacieux, à des endroits gentiment grivois, il a certainement
convaincu sans choquer. Un chant drôle, émouvant, beau et utile. Merci
l’artiste anonyme.
La deuxième vidéo tient dans deux phrases. L’homme est serein mais d’une audace difficile à imaginer en d’autres temps. Pourtant, il ne s’est pas attiré les foudres de guerre. Personne ne l’a voué aux gémonies et on n’a pas entendu quelqu’un lui promettre le brasier de l’enfer. Jamais la formule ne s’est autant vérifiée : on peut rire de tout à condition que ça fasse rire. Et les Algériens en ont ri même si ce n’était pas la seule finalité. Les deux phrases ne se racontent pas, ne s’écrivent pas, il faut seulement les écouter à la source. Une fulgurance téméraire, drôle et profonde qui «dézingue» charlatans et docteurs
de la foi pour ne laisser place qu’aux promesses de la rationalité pour conjurer le pire.
Et puis Blida. Dans le drame qui frappe la ville des Roses plus que le reste du pays, il y a eu quelques dérapages innommables distillés par une petite armée de crapules. Vite inondée par un formidable élan de solidarité. Depuis que des mesures exceptionnelles ont été prises pour ce beau et fertile coin d’Algérie, l’élan s’est transformé en tsunami solidaire, fraternel, aimant. Et enfin l’Italie. La tragédie qui frappe ce pays n’a pas laissé les Algériens insensibles, loin s’en faut. On s’est rappelé les terribles années où l’Algérie a vécu ses drames seule quand ce n’est pas contre beaucoup de monde. Les Italiens étaient là et on ne l’a pas oublié. On a aussi évoqué la vanité de l’Europe, égoïste et inefficace. Et pour la touche d’humour, on a évoqué qu’au Mondial de 1982, la Squadra Azzura, en battant l’Allemagne en finale, a lavé l’affront subi par l’Algérie dans une grossière combine entre cousins. Souriez et restez à la maison.
S. L.
La deuxième vidéo tient dans deux phrases. L’homme est serein mais d’une audace difficile à imaginer en d’autres temps. Pourtant, il ne s’est pas attiré les foudres de guerre. Personne ne l’a voué aux gémonies et on n’a pas entendu quelqu’un lui promettre le brasier de l’enfer. Jamais la formule ne s’est autant vérifiée : on peut rire de tout à condition que ça fasse rire. Et les Algériens en ont ri même si ce n’était pas la seule finalité. Les deux phrases ne se racontent pas, ne s’écrivent pas, il faut seulement les écouter à la source. Une fulgurance téméraire, drôle et profonde qui «dézingue» charlatans et docteurs
de la foi pour ne laisser place qu’aux promesses de la rationalité pour conjurer le pire.
Et puis Blida. Dans le drame qui frappe la ville des Roses plus que le reste du pays, il y a eu quelques dérapages innommables distillés par une petite armée de crapules. Vite inondée par un formidable élan de solidarité. Depuis que des mesures exceptionnelles ont été prises pour ce beau et fertile coin d’Algérie, l’élan s’est transformé en tsunami solidaire, fraternel, aimant. Et enfin l’Italie. La tragédie qui frappe ce pays n’a pas laissé les Algériens insensibles, loin s’en faut. On s’est rappelé les terribles années où l’Algérie a vécu ses drames seule quand ce n’est pas contre beaucoup de monde. Les Italiens étaient là et on ne l’a pas oublié. On a aussi évoqué la vanité de l’Europe, égoïste et inefficace. Et pour la touche d’humour, on a évoqué qu’au Mondial de 1982, la Squadra Azzura, en battant l’Allemagne en finale, a lavé l’affront subi par l’Algérie dans une grossière combine entre cousins. Souriez et restez à la maison.
S. L.
