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Rubrique Constances

Makhloufi ou la victoire contre l’incurie

Ce n’est pas la première fois qu’il gagne tout seul. Sans les instances dirigeantes du sport national et, quelque part, contre elles, Taoufik Makhloufi a déjà brillé par le passé quand rien de ce qui fait les grands champions, de ce qui préfigure la performance et prépare aux hauteurs des podiums internationaux n’était à sa disposition. Pas tout à fait rien quand même, parce que des ingrédients à réunir pour briller, il y en a quelques-uns dont personne ne pouvait le priver : sa volonté inébranlable, sa confiance rare, son talent intrinsèque et puis cette belle détermination à tout défier pour aller vaincre dans l’adversité. Miraculé du naufrage d’une discipline abandonnée au milieu du gué par de cupides incompétents, il s’est rarement distingué dans les mêmes conditions de préparation et de compétition qui se rapprochent des exigences du haut niveau. En d’autres termes, il n’a jamais concouru avec les mêmes moyens que ses adversaires. Eux, avaient derrière eux structures de préparation, prise en charge matérielle et affective et environnement sain. Lui, n’avait que ses insoupçonnables ressources physiques et mentales et un accompagnement technique qu’il ne doit en rien aux instances sportives de son pays. Il n’est ni la première ni l’unique compétence à qui on a tourné le dos mais n’attendez pas de lui qu’il en fasse une consolation, bien au contraire. Parce que dans ses colères qu’il ne sait manifestement pas contenir, dans ses coups de gueule aussi rageurs que sa rage de vaincre, il a autant hurlé ses frustrations personnelles que l’interminable succession d’échecs à d’autres niveaux. Des revers à la pelle que l’Algérie doit à une politique sportive sclérosée et aux architectes qui l’ont planifiée dans les ateliers de la médiocrité et de la rapine. Après quelques retentissantes victoires acquises par son seul mérite et quelques bonnes volontés périphériques, on a fini par croire que Taoufik avait abdiqué, usé par un combat à armes inégales et, pour tout dire, désespéré. On commençait à se résigner à un énième gâchis et le voilà, deux ans après une retraite forcée, qui fait un doigt d’honneur à ses fossoyeurs. Deux ans d’inactivité compétitive et le voilà, dans le brasier de Doha, flirter avec le toit du monde. Il n’y avait pas grand monde à l’attendre sur le podium, il y était. A Londres, il était l’étoile étincelante, à Rio de Janeiro, l’arbre qui cache la forêt et à Doha, il n’y a même plus de… forêt à dissimuler. Il y avait Makhloufi, Makhloufi et l’Algérie qui gagne pour les Algériens reconnaissants. Au retour, on l’entendra encore.
S. L.

 

 

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