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Rubrique Constances

Morsi, la mort et nous

Quand Tahar Djaout est mort, assassiné par les terroristes, ceux qui l’ont déjà tué dans leur tête parce qu’ils n’ont pas le courage de leurs souhaits ou parce que la «division technique du travail» les a affectés à d’autres tâches, ont naturellement jubilé, avec l’ostentation de leurs « moyens». Ceux qui ont pleuré Tahar ne pouvaient pas s’en offusquer. Même si, en raison de leur naïveté ou de leur rapport à la mort qui a souvent livré ses lots d’irrationnel et d’hypocrisie, ils pouvaient en attendre  le silence entendu ou la fausse compassion. Ils en ont eu pour leur instant d’angélisme quand l’apocryphe Tahar Ouettar a livré sa « pensée » sur la mort de l’écrivain journaliste : «C’est une perte pour sa famille et pour la France, pas pour l’Algérie » ! Orphelin d’une vocation, de succès et de… famille, sans talent intrinsèque, il n’avait pas hésité à compenser sa vieille école du réalisme socialiste tombée en désuétude par la « pensée » en vogue du moment : regroupement familial. Personne n’avait attendu des islamistes ou leurs  démembrements une larme pour Djaout et ça tombait bien, il n’y en a pas eu. Quand Hachani a été tué par… ses frères, ils étaient nombreux, les « démocrates » à parader au cimetière. Il y avait ceux qui se sont découvert une proximité politique contre nature mais on ne va pas refaire ici le débat, ceux qui étaient là en raison de ce toujours problématique rapport à la mort et ceux qui s’y sont rendus parce que… ça fait classe ! Quand Abassi Madani est mort, des condoléances émues ont fusé de là où on ne les attendait pas vraiment. La bonne affaire : ils disent tous qu’ils ne « partagent pas ses idées » mais que face à la mort, s’éclipsent les divergences ! Elles ne se sont pas éclipsées tant que ça quand à la « réunion de la société civile », on a refusé d’observer une minute de silence à la mémoire de Kamel-Eddine Fekhar, mort pendant son incarcération pour ses idées. Ceux qui ont refusé une pensée pour le militant des droits de l’Homme n’ont pas de problème avec la mort, ils ont un problème avec la vie. Et ceux qui ont vu leur… proposition froidement et sèchement évacuée, se sont tus. La représentation du «Hirak» ne va pas se diviser pour si peu. Quand Morsi est mort, c’est encore de… mort qu’il s’agit. Ce n’est plus un islamiste, ce n’est plus un Frère musulman qui a son organisation terroriste dont les états de service sont connus mais un Président emprisonné après avoir été déchu par un putsch militaire. Et nous voilà à nouveau sommés de choisir entre un intégriste et un dictateur militaire.  Même pas… choisir, la mort doit tout absoudre et seuls les vivants ont tort, surtout que, l’autre bonne affaire, le général Sissi qui l’a mis en prison n’est pas défendable. Et si on prenait enfin la mort avec les yeux de la vie ? Car les intégristes, eux, ne perdent jamais le nord. Ils ne se trompent jamais d’ennemis et ils ne s’inventent pas d’amis, face à la mort ou le reste du temps.
S. L.  

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