Placeholder

Rubrique Constances

Postiers : la grève qui aggrave

Vous pouvez le vérifier sur le terrain en faisant le tour de la capitale, d’une autre grande ville ou dans ce qu’on appelle le « pays profond », quasiment tous les Algériens qui s’expriment sur le débrayage à la poste ne retiennent que « ça » : il y a comme une dérive morale dans cette grève. Difficile en effet de convaincre que les postiers ne sont peut-être pas ceux qu’on pourrait spontanément imaginer après avoir pâti de leur action d’une manière ou d’une autre. C’est-à dire des égoïstes qui ne pensent qu’à leur petite personne, des irresponsables qui n’ont ni le sens de l’État ni l’esprit de solidarité avec leurs compatriotes ou, plus grave, des aventuriers pour qui tout peut brûler pour qu’aboutissent leurs demandes. Mais il y a pire que tout cela : l’image d’une corporation qui profiterait sans vergogne d’une conjoncture difficile pour beaucoup de monde en recourant à un chantage innommable afin de faire valoir des revendications que beaucoup de monde ignore par ailleurs, tellement elles manquent de clarté… quand elles sont exprimées. C’est que tout, absolument tout penchait en la défaveur des grévistes. D’abord le fait que le « secteur » souffre depuis toujours d’un déficit de popularité dû à la proximité directe du grand public qui pardonne rarement la criante  indigence du service qui leur est proposé tous les jours que Dieu fait. Et qui, dans le cas précis comme dans d’autres, ne fait pas dans la nuance : allez aussi lui expliquer que le petit personnel, les fonctionnaires intermédiaires ou même les cadres techniques de la poste ne sont peut-être pas les responsables de leurs malheurs ! Ne tentez surtout pas de leur mettre dans la tête que ces derniers partagent partiellement les (mauvaises) retombées de la situation ; ils vous riront au nez. Et puis, il y a le factuel, le terre à terre, visible, audible et inévitable. Ça fait des mois que des… millions d’Algériens souffrent le martyre de ne pouvoir entrer en possession de leur argent. Plus cruel, ce sont les plus faibles qui en bavent. Comme d’habitude, diriez-vous. Question popularité de la grève, c’était déjà perdu d’avance, les accumulations étant ce qu’elles sont. Découvrir que des gouvernants qui agitent d’aussi grandes ambitions pour le pays sont incapables de régler une question de « liquidités » à la poste est choquant. Et imaginer une seule seconde que des compatriotes de la même condition agissent pour l’enfoncer dans sa déjà… profonde détresse est traumatisant. Parce que c’est ainsi que les choses sont perçues chez les Algériens ordinaires et ils sont les plus nombreux : les postiers joignent leurs « efforts » à ceux des gouvernants pour aggraver leurs souffrances et les faire durer ! C’est certainement trop simple mais c’est comme ça. Sinon, essayez de donner une autre explication aux retraités grabataires qui vont tous les jours à la poste, presque sans illusion.
S. L.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. BMS Pluies sur plusieurs wilayas jusqu'à mercredi

  2. Le Conseil de sécurité adopte une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Ghaza

  3. Palestine Un avion militaire algérien d’aides humanitaires pour Ghaza se pose à Al Arich

  4. Adoption d’une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Ghaza Bendjama exprime ses remerciements à tous les membres du Conseil de sécurité

  5. Situation à Ghaza Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue américain

  6. Ligue 1 Le MCA fêtera-t-il son sacre à Tizi-Ouzou ?

Placeholder