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Rubrique Constances

Salah Aougrout, la santé et la terre

Avec l’effort — parfois laborieux —du chroniqueur en quête de sujet, on a pu retenir deux informations de l’actualité nationale d’hier. Rien de bien évident ne pouvait lier les deux faits en question mais ça viendra quand même ; il suffit d’insister. La première était dans l’air, depuis quelques jours déjà. Le très populaire Salah Aougrout, comédien talentueux et bouille attachante, est gravement malade. Depuis que le ministre du Travail s’est publiquement engagé pour sa prise en charge à l’étranger, il y a eu à la fois satisfaction et polémique. Au JT de 13 heures d’hier, l’ENTV a confirmé la promesse, avec commentaire et image. Le comédien a été évacué pour des soins à l’étranger par vol spécial. Bien sûr, la réaction la plus juste et la plus naturelle en l’occurrence est la suivante : il est heureux que l’État se préoccupe de la santé d’un artiste et que ses services s’en occupent. En anticipant le « reste », on pourrait ajouter que chaque Algérien sauvé est une victoire en soi. Sauf qu’on ne peut pas éviter le… reste, qui renvoie tous les Algériens à un rappel et un sentiment. Le rappel, presque inutile, est que notre système de santé est toujours anachronique. Puis, le sentiment, insupportable quoi qu’on dise, que les citoyens ne sont pas égaux dans un droit vital. C’est d’autant plus douloureux qu’on ne peut même pas reprocher à ceux qui le ressortent de le faire à l’occasion. Ils ne manquent ni d’arguments ni de légitimité.

La deuxième info est d’une tout autre nature. Elle n’a pas eu de place au JT de l’ENTV mais elle a eu les honneurs du Periscoop du Soir d’Algérie : La justice s’apprête à ouvrir d’importants dossiers de corruption, de détournements et de passe-droits dans le foncier. La terre, ah, la terre ! Les Algériens ont déjà une idée de l’ampleur des scandales en la matière, ils ont eu à vivre dans leur proximité directe sur tous les coins d’Algérie. Voilà donc que dans le plus vaste pays d’Afrique, le citoyen ordinaire ne peut pas prétendre à un bout de terrain pour construire une maison où implanter une activité. Et les milliers d’hectares squattés, détournés de leur vocation, répartis entre des clients du système triés sur le volet… Les Algériens ont une idée de l’ampleur du scandale mais ils ont manifestement des choses à découvrir encore. On sait le pays spolié, déchiqueté mais la question du « foncier » est « spéciale ». Elle a valeur symbolique : le sentiment d’être exclu de la terre dans son pays est aussi insupportable que l’inégalité dans le… droit à la santé. Deux questions aussi vitales l’une que l’autre, voilà le lien, pas si laborieux que ça, finalement.
S. L.

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