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Rubrique Constances

Un pays sans GPS

N’y voyez ni second degré, ni parabole, ni dérision dans le titre du jour, il est vraiment dans le terre à terre. En parcourant l’édition d’hier du Soir d’Algérie, vous avez dû tomber sur cette information publiée dans l’espace Periscoop : «Malgré le changement de plaques des noms de quartiers et les numéros des habitations, Alger continue de souffrir d’un manque de système de GPS assez précis. Les grands fournisseurs mondiaux de ce service boudent toujours la capitale algérienne.» S’il y avait une réelle volonté de doter la capitale de ce service incontournable pour un pays qui veut vivre dans son ère géologique ça se saurait certainement. Service pour service, on a vu comment ça s’est passé pour les différentes générations d’internet. On a eu d’abord les tergiversations… politiques, puis les magouilles économiques, avant de parvenir au bide technique que l’ensemble de l’activité nationale paie encore avec l’un des débits les plus faibles du monde. Ce qu’on ne pouvait pas savoir, par contre, et qu’on a quand même appris, est que, manifestement, les entreprises prestataires de services, du moins les plus performantes d’entre elles en la matière, ne se bousculent pas pour le marché d’Alger, qui doit être pourtant bien juteux. Sans compter que ce n’est pas vraiment dans les pratiques des sociétés, surtout celles où la compétition est la plus féroce, de se payer ce luxe hilarant qui consiste à… refuser du travail. Sauf à n’y rien gagner, parce que, précisément, le terrain proposé à leur intervention rend le… travail impossible ! Et si on n’a pas «préparé le terrain» pour le GPS, c’est parce qu’on compte faire la même chose qu’avec internet, les deux relevant de la même branche technologique et surtout soulevant les mêmes appréhensions quant à l’usage qui peut en être fait. On veut bien donner l’impression de se mettre au diapason du monde mais on y réfléchit plutôt deux fois qu’une sur ce qui peut en résulter comme facteurs de promotion culturelle, comme stimulant d’éveil contestataire ou comme outil de liberté de parole et de mouvement. De triste mémoire, on se rappelle comment on a tout fait pour que le téléphone portable à ses débuts reste un privilège réservé à une clientèle de nantis et de bras longs. Du temps béni où on disait du ministre de la Poste qu’il était l’homme le plus puissant d’Algérie parce qu’il avait le pouvoir de délivrer des… puces GSM !

Déjà que nos gouvernants n’ont pas la réputation d’être des exemples de performance quand il s’agit de managérat technique pour doter le pays des moyens modernes de son développement. Et le citoyen des outils qui puissent améliorer sa qualité de vie. On comprend, dès lors, les retards accumulés, maintenant qu’ils nous donnent tous les jours la preuve qu’ils ajoutent à l’incompétence les motivations les plus sordides.
S. L.

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