Placeholder

Rubrique Constances

Vente-dédicace de Saïd Sadi : la bousculade des gens heureux

Les images sont trop rares pour passer dans la banalité. Dans une rue de la capitale française, il y a foule devant une librairie qu’on devine plus qu’on ne voit, tellement il y avait de monde sur un périmètre relativement exigu. Pour l’info, Saïd Sadi dédicaçait le deuxième tome de ses mémoires La fierté comme viatique. Les témoignages parvenus de l’endroit et le texte de remerciements de l’auteur n’ont pas seulement conforté les premiers échos de l’événement, ils en ont apporté d’autres, plus précis et plus enthousiasmants sur ce que cette rencontre délivrait comme messages. Le premier, essentiel pour tout le reste : la communauté algérienne expatriée a peut-être ses spécificités, son mode de vie, ses modèles de pensée et ses réflexes de la vie ordinaire. Pour autant, on a bien vu que c’est une certaine idée du pays dont on a souvent trituré les proportions, par méconnaissance ou à dessein, qui est partie à la rencontre d’un homme et de son œuvre. C’est l’Algérie telle que perçue dans le parcours, le projet et l’œuvre de Saïd Sadi que les Algériennes et les Algériens ont été chercher, en achetant le livre ou en appréciant le moment de chaleureuse proximité qu’il leur a procuré. Le deuxième message tient de la preuve formelle : les Algériens peuvent se bousculer pour acheter un livre, contrairement à ce qu’on prétend. On a même appris que sans la redoutable efficacité des organisateurs, l’événement aurait connu quelques débordements. Les Algériens, pas seulement ceux de Paris comme on aurait pu l’entendre, mais ceux d’ici également. Pour s’en convaincre, on attend d’ailleurs ce que donnera le même événement organisé dans les librairies d’Alger et des autres villes du pays. C’est, avant toute autre chose, le talent d’un écrivain qui mobilise des lecteurs et met de l’enthousiasme, voire du bonheur dans l’acquisition du livre. Que la crédibilité, le charisme et l’épaisseur intellectuelle en «rajoutent une couche», c’est métastaser le bonheur et personne ne s’en plaindra. Le troisième message enfin est que le pays, tel que représenté à ce rendez-vous, c’est-à-dire dans ce qu’il compte de plus éclairé, a changé ; autant dire qu’il a entrepris d’heureuses mutations. Parce que dans la foule en bousculade pour acheter le livre de Saïd Sadi, il n’y avait pas que de fidèles anonymes. Les images nous ont même rendu quelques moments dont on désespérait de voir la survenance. C’est Saïd Sadi au milieu de vieux compagnons. De longues années durant, il n’était pas acquis qu’ils transcendent leurs différences pour aller à l’essentiel. On ne sait pas si ce moment était essentiel, mais on sait déjà qu’il était important. Peut-être bien un ultime message : deux choses à ne pas insulter, l’avenir et le talent.
S. L.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Coupe du monde de gymnastique L'Algérienne Kaylia Nemour s'offre l'or à Doha

  2. Trafic de drogue Un réseau tombe à Oran

  3. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  4. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  5. KFC Algérie ferme deux jours après son ouverture

  6. CNR Les retraités appelés à utiliser la technique de reconnaissance faciale via "Takaoudi"

Placeholder