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Rubrique Contribution

Le malentendu… mal entendu

Par Slimane Benaïssa(*)

Le vendredi 22 février 2019, les Algériens ont troqué leurs prières pour une marche de pèlerins vers la démocratie. Nous sommes sortis dans la rue en tant que peuple pour dire deux choses simples :
1) Non au cinquième mandat de Bouteflika.
2) Non au système.
La première revendication a été satisfaite. La deuxième reste au cœur de grands malentendus.
Un système politique repose sur des textes de lois qui définissent son fonctionnement assuré par des hommes et des organisations politiques qui sont le produit même du système.
«Irouhou gaâ» veut dire que la Constitution doit être remise en cause, que le système électoral doit être redéfini, que les paramètres de création de partis doivent être revus.
«Irouhou gaâ» veut dire repartir à zéro ! C’est-à-dire assainir le terrain pour un nouveau départ dans la paix et sous le regard bienveillant de l'ANP. Cette armée qui a réussi à sortir le pays du terrorisme doit avoir le devoir, la capacité et l’intelligence de nous faire entrer dans la démocratie.
Mettre en prison des chefs d'entreprise et des hommes politiques pour des pratiques qui relèvent de la logique du système dont ils sont issus, et qui les a mis en place, pose question : de quelle justice relèvent ces gens-là ? De la leur ou d'une justice qui n'est pas encore mise en place ?
A partir de quel fondement constitutionnel cette justice fonctionne-t-elle ? Et à quels ordres obéit-elle ?
On voit aisément que tout est ébranlé constitutionnellement. Etre conséquent, c’est oser aller jusqu'au bout des choses.
L'Algérie n'est pas au stade de colmater des fissures, elle est au stade de se rebâtir pour un avenir durable qui garantisse la paix, la prospérité et l'égalité des chances dans une démocratie sereine.
Malheureusement, on assiste à des débats incongrus, à des luttes de clan et de personnes, à des conflits de pouvoir nés de l’esprit d’un système condamné par le peuple mais qui vise à se perpétuer comme un druide. Pour voir, en fin de compte, une commission se présenter au chef de l’Etat (qui fait déjà «rabe constitutionnel», et qui est aussi malade que celui qu’il a remplacé) pour lui présenter les 6 points de sortie de crise dont 4 sont déjà de la réparation de l'après-Bouteflika. Nous n'avons même pas commencé à redresser le pays que des erreurs sont déjà enregistrées d’une manière officielle.
L’abus des biens de l’Etat, c’est voler le peuple, l’abus de pouvoir c’est voler l’honneur du peuple.
L'Algérie désespère des hommes «supérieurs» (le dernier a démissionné), des gourous et des imams éclairés…
On demande d'être HUMAIN, au sens noble et politique du terme, à ceux qui veulent aujourd'hui œuvrer pour l'avenir. Ils trouveront le chemin du peuple qui a prouvé son humanité et son attachement à la paix durant 24 vendredis.
Il est vrai que les peuples savent ce qu'ils ne veulent pas, mais l’élite doit savoir pour eux ce qu'ils veulent, sans les manipuler et sans essayer de les tromper.
Honorables officiers supérieurs et généraux, officiers et djounoud de l’ANP, la responsabilité aujourd’hui vous incombe. L’histoire de l’Algérie vous a mis au premier rang de la solution de cette crise. Même si vous n’y êtes pour rien, vous êtes les seuls à pouvoir mettre les choses sur de bons rails. A qui voulez-vous que le peuple s’en remette ?
Vous êtes d’authentiques enfants du peuple qui avez bénéficié des meilleures conditions d’études et de formation, pour être les meilleurs défenseurs du peuple, du pays et de l’honneur de la nation.
La situation tarde, les problèmes s’aggravent et on a l’impression que personne n’a de pitié à voir encore le peuple battre le pavé chaque vendredi, à retenir ses colères, à persister dans sa dignité si ce n’est pour appeler la vôtre.
Qu’avez-vous à espérer plus qu’une Algérie libre et sereine !
Qu’avez-vous à protéger plus que le peuple algérien !
Qu’avez-vous à défendre plus que l’honneur du pays !
Qu’avez-vous à aimer plus que les matins heureux de ce pays !
Qu’avez-vous ?
Ce à quoi on assiste depuis février est une suite de mesures populistes et inconséquentes qui nous laissent perplexes, ne sachant dans quel projet les inscrire. Le projet est invisible et les mesures sont tapageuses ! Ce genre de cocktail finit toujours mal, espérons que je me trompe…
Qu’avez-vous ?
Ce à quoi on assiste comme évènements, depuis février nous laissent perplexes, ne sachant dans quel projet les inscrire. Le projet est invisible et les mesures apparemment inefficaces. Mais je reste convaincu que la volonté populaire a toujours fait l’histoire, il faut simplement savoir l’entendre.
S. B.

(*) Acteur, écrivain et dramaturge.
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