Placeholder

Rubrique Contribution

MED’H ET MÉDITATION Ya tadj el anbiya - «(ô couronne des prophètes)» de Sidi Lakhdar Benkhlouf, prince des bardes des Béni-Chougrane - Dahra

Par le Dr Boudjemâa Haïchour, chercheur universitaire
Lors du Sila, le Salon du livre organisé à la Safex, à Alger, j’avais acheté quelques ouvrages portant sur l’économie et l’histoire mais aussi sur le melhoun algérien et marocain. De ces livres que j’avais déjà lus, figure celui d’un travail académique réalisé par mon ami Si Abdelkader Bendaâmache en trois tomes sur l’illustre panégyriste Sidi Lakhdar Benkhlouf.

En ce mois de Ramadhan et en plein confinement à cause du Covid-19, j’ai choisi ce poète qui fait honneur à notre Prophète Sidna Mohamed (QSSSL). Je veux parler de ce barde du Dahra, fils des Béni-Chougrane qui s’est installé vers le XVe siècle dans la tribu des Maghraoua. Les louanges que le poète Sidi Lakhdar Benkhlouf adresse à Dieu et les éloges à ses prophètes exaltent les croyances et traduisent l’attachement de ce prince de la poésie mystique dédiée au prophète Sidna Mohamed (QSSSL).
Le vif désir de voir la tombe du Prophète Mohamed (QSSSL), sa pensée pieuse avec sa soumission à Dieu lui ont inspiré ce med’h vers le XVIe siècle (IXe - Xe siècles de l’Hégire), Ô Couronne des prophètes, dont je vous propose un essai de traduction et de commentaire de la qacida  Eloge au Prophète Sidna Mohamed (QSSSL). Cette poésie a été également traduite par Mohamed Belhaflaoui dans son ouvrage La poésie arabe maghrébine d’expression populaire paru chez Maspero, à Paris, en 1973. 
Du vivant du cheïkh Abdelmoumen Bentobbal et de Kaddour Darsouni (que Dieu ait leurs âmes), nous fûmes conviés par les frères Benattia durant l’année 2000 à assister en plein mois sacré de Ramadhan à l’ouverture du festival de la musique andalouse organisé à Mostaganem. Parmi la délégation de Constantine, le qassad et interprète de med’h  Zine Eddine Benabdellah qui nous a gratifié d’un chant mystique en hommage à Sidi Lakhdar Benkhlouf où nous visitions son mausolée construit à côté d’un palmier incliné cachant la tombe du barde du Dahra.
«Salla Allahou 3layka Ya zine Assoura- Mohamed kheïra Al annam
Bika Anjbrat A3dham Kanet Meksoura-Madhak Yabri Mina esskam
Ma Tabka Fi Djwarah Al3abd Dhroura-Ya Taj Al Anbiya Al Kiram
Salla Allahou Qad nbat Djloud-wa Asmar el Awdiya Wachi Larat Al 3ayn
Ya Sirradj Dhwat Bika Layali Assoud-Ya Bahr Al Mou3jizat Ya Masbah adin
Lawla Anta Maykoun Wâad Wala Maw3oud-Ya Sayed Arab Wal 3ajm Qorchi Walhajin
Baâthaq Bi Addin Wal Klam.

Louanges à Dieu - Éloges au Prophète
«Louanges à Dieu. Toi à l’Image parfaite
Mohamed Ton Envoyé le plus probe des hommes
Tu as remis mes os en ordre après qu’ils étaient cassés.
Ton éloge guérit tous les maux
Il ne reste plus dans l’instinct de l’homme aucune souffrance
Ô Couronne des nobles prophètes. 
Louanges à Dieu autant de fois qu’il y a des plantes sur terre.
Autant de fois que les yeux ont vu les rivières.
Ô Toi, le Phare qui éclaire les nuits obscures.
Océan des miracles, Lumière de la religion,
Ô Seigneur des Arabes et d’autres ethnies,
Prince des Qoreïchites des tribus moins nobles.
Dieu t’a chargé de répandre la justice et son Message.»  Dans ce panégyrique de 200 vers, le poète Lakhdar Benkhlouf, dans de ses rêves, s’est vu changer de nom de «Lak’hal» (le Noir) à «Lakhdar» (le Vert). Sa famille, descendante de la tribu des Azafrya, passa toute cette période de 1516 à Mazagran, bourgade non loin de Mostaganem

Mazagran et le combat de Sidi Lakhdar Benkhlouf
Lors de ma virée à Mazagran, j’ai visité le tombeau de Sidi Lakhdar à Ouled Brahim, à 20 km de Mostaganem. J’ai eu à lire quelques manuscrits parmi les textes, celui de la qacida où il relate sa participation à la bataille de Mazagran le 26 août 1558 contre les Espagnols. Il séjournera à Tlemcen où il apprendra le Coran.
Il s’imprégnera de la spiritualité soufie sur les traces de Sidi Boumediene El Ichbili, le saint de la cité de Lalla Setti. Sidi Lakhdar Benkhlouf dans Ô Couronne des nobles prophètes en parlant du Prophète Mohamed (QSSSL) dit que sans Toi, il n’y aura ni pèlerinage ni omra ; Tu as donné une dimension universelle à l’Islam. Dieu t’a envoyé pour être l’Imam des prophètes. Ainsi on peut conclure que Sidi Lakhdar Benkhlouf a presque exclusivement chanté le Prophète. Ne pouvant entreprendre le voyage à La Mecque, on dit qu’il a vu 99 fois le Prophète qui fut l’unique choix de son amour. Sidi Lakhdar Benkhlouf aurait vécu 125 ans.  Son recueil se trouvait au Maroc et Mohamed Bakkoucha a rassemblé 31 poèmes qui  seront consignés dans sa thèse de doctorat soutenue en France en 1985 sous le titre «Diwan de Sidi Lakhdar Benkhlouf». Des chanteurs l’ont interprété dont le plus illustre  dans le genre chaâbi est Bouadjaz Maazouz, un artiste talentueux qui a mémorisé plusieurs de ses qacidate.
B. H.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Coupe du monde de gymnastique L'Algérienne Kaylia Nemour s'offre l'or à Doha

  2. Trafic de drogue Un réseau tombe à Oran

  3. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  4. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  5. KFC Algérie ferme deux jours après son ouverture

  6. CNR Les retraités appelés à utiliser la technique de reconnaissance faciale via "Takaoudi"

Placeholder