«… Passée l’euphorie de l’indépendance, la population ne s’est généralement pas reconnue dans ce pouvoir ; elle a conservé une attitude assez proche de celle qu’elle avait face à l’administration coloniale. L’Etat est resté une abstraction qui n’engendre pas la loyauté.
Les relations sont personnelles : elles impliquent faveurs et obligations, de moins en moins réciproques.
L’administration, qui est une notion moderne héritée de la colonisation, forme une entité en soi ; elle ne se sent pas au service, à l’écoute du public ; au mieux, elle veut imposer sa vision du développement, au pire, elle veut d’abord se perpétuer pour son propre profit.»
Henri-Philippe Cart, du département fédéral suisse des Affaires étrangères, propos tenus lors d’un colloque sur les droits humains, tenu à
Fribourg en 1994