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Rubrique Culture

Aïn-Sefra Commémoration du 117e anniversaire de la mort d’Isabelle Eberhardt

L’association culturelle Safia-Ketou de Aïn-Séfra a commémoré, le 21 octobre, le 117e anniversaire de la disparition tragique de la journaliste Isabelle Eberhardt, sous le slogan «Isabelle et sa relation avec sa ville adoptive». 

Un riche programme a été concocté en la circonstance et qui a duré 2 jours, mercredi et jeudi, à travers une exposition de l’artiste-peintre Abdelkader Grari et une conférence-débat de l’écrivain Ahmed Derdour. L’exposition durera pendant une semaine dans la salle d’exposition au niveau de l’annexe de la maison de la culture Beghdadi-Belkacem, où le visiteur pourra  apprécier les 21 tableaux exposés à cet effet, reflétés et inspirés du patrimoine des monts des Ksour. Concernant la conférence-débat, elle a été donnée par l’écrivain et professeur Ahmed Derdour, qui vient d’éditer un livre sous le titre le Ksar – Nid rebelle et dont il a consacré une bonne partie à la vie d’Isabelle Eberhardt, principalement sa relation avec le désert en général et la ville de Aïn-Séfra en particulier. 
Isabelle vint dans la région en tant que journaliste d’El-Akhbar et de la Dépêche algérienne — quelques jours seulement avant que Lyautey ne s’installa général de la subdivision militaire du territoire de Aïn-Séfra — comme reporter de guerre après la bataille d’El-Moungar, où l’armée française a perdu deux officiers, deux spahis et 35 légionnaires, alors que 48 blessés ont été admis à l’hôpital de Aïn-Séfra. Ces blessés ont été interviewés par Isabelle, constatant ainsi que 3 à 4 sur 5 militaires n’étaient pas des Français mais des Espagnols, des Italiens ou autres. Elle s’est donc interrogée sur ces étrangers qui sont venus combattre les Algériens dans un pays qui n’est pas le leur. 
Par sa plume précise et acerbe, elle s’est insurgée contre les comportements inhumains des troupes coloniales et a dénoncé leurs agissements. L’énigme Isabelle, dont le mode de vie, les amitiés et les habits masculins avaient étonné plus d’un sur les rives du Léman, étonna bien davantage les Français d’Algérie, qui l’observèrent avec méfiance. Appelée communément si Mahmoud Saâdi ou Mahmouda, pour son uniforme masculin en cavalier arabe, Isabelle, dont les sujets de curiosité, les motivations, son comportement étaient jugés répréhensibles, revendiqua seulement la liberté d’aimer un peuple et un pays — l’Algérie –, un pays qui n’était pas le sien, d’y vivre fièrement en déracinée, tout en cherchant une intégration, à première vue interdite ; la liberté de prendre ses distances vis-à-vis de la société coloniale ; c’était braver l’opinion et en subir les conséquences ; c’était aller jusqu’au bout de soi-même en provoquant haine et suspicions ; c’était aimer le désert et en mourir. Isabelle ne racontait de l’Algérie «rien de ce qui aurait pu plaire au colonialisme». 
Son regard n’allait se poser ni sur l’Orient des richesses ni sur celui des mirages, il n’allait qu’à l’Orient des réalités quotidiennes à «… ceux qui n’ont rien et à qui on refuse jusqu’à la tranquillité de ce rien...». Comme elle le décrit ci-après dans un extrait de Un désir d’Orient : « … je travaille à noter mes impressions du Sud, mes égarements et mes inventaires, sans savoir si des pages écrites si loin du monde intéresseront jamais personne..., n’est-ce pas la terre qui fait les peuples ? que sera l’empire européen en Afrique dans quelques siècles… ?... Ce sont là des questions qui me préoccupent souvent…»
Notons que plusieurs œuvres, films et chansons continuent à être réalisés à travers le monde depuis des années. Pour rappel, Isabelle Wilhelmine Marie Eberhardt a vu le jour à Genève le 17 février 1877. D’origine russe, elle est un des personnages à la fois universels et uniques. Après des séjours qui l’ont conduite à Tunis, Annaba, El-Oued, Batna, Alger, Ténès et Boussaâda, le destin d’Isabelle, qui perdit sa mère, Nathalie de Moeder (Fatima Ménoubia après sa conversion à l’islam), à Annaba et enterrée au cimetière musulman de la même ville, a voulu qu’elle finisse ses jours à Aïn-Séfra. Elle meurt à l’âge de 27 ans, lors de la crue subite et catastrophique de oued Séfra, le 21 octobre 1904. Elle repose au cimetière musulman Sidi-Boudjemaâ à Aïn-Séfra sur cette terre d’Algérie qu’elle a tant chérie.
B. Henine

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