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Rubrique Culture

Les cérémonies s’étaleront sur trois mois à Laghouat Commémoration du centenaire de la mort du poète Abdallah Ben Kerriou, l’auteur de Gamr Ellil

Le 21 octobre 2021, sera donné à Laghouat, plus précisément à la Maison de la culture qui porte son nom, le coup d’envoi des cérémonies de commémoration du cent cinquantième anniversaire de la naissance du poète Abdallah Ben Kerriou et du centenaire de sa mort.
Abdallah Ben Kerriou, l’auteur du célèbre poème d’amour Gamr Ellil, est né en 1871, dix-neuf ans après le génocide de la population de Laghouat et la destruction de leur ville le 4 décembre 1852 par les troupes françaises, sous la conduite des  généraux Pélissier et «Youssef». Ce juge lettré, qui deviendra l’un des plus célèbres poètes de la poésie populaire algérienne de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, décéda en 1921 à l’âge de 50 ans, malheureux et privé de la vue, lui qui aimait tant voir la beauté. Pour ce  féru d’astrologie et d’astronomie, c’est une heureuse et rare conjonction que le  cent-cinquantenaire de sa naissance coïncide avec le centenaire de son décès. Les cérémonies de commémoration se prolongeront jusqu'au mois de décembre 2022  qui coïncide avec la commémoration du 170e anniversaire de la résistance de la ville de Laghouat, contre l’envahisseur français. Une «année du poète Abdallah Ben Kerriou» (2021-2022) est d’ailleurs prévue sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts. 
Au mois d’octobre 2020, en prévision de cet événement, une association portant le nom du poète a été créée à Laghouat dans le but de programmer et d’organiser différentes manifestations autour de sa vie et de son œuvre (rencontres littéraires, journées d’études, soirées poétiques, soirées musicales, expositions de peintures, etc). À cette occasion sera, notamment, présenté en exclusivité l’ouvrage Abdallah Ben Kerriou ou la quête de l’impossible amour de Lazhari Labter, une anthologie de treize poèmes d’amour choisis et traduits par Labter  (un enfant de Laghouat lui aussi) de l'arabe vers le français, extraits de l’ouvrage de référence du professeur et chercheur universitaire en matière de poésie populaire saharienne Bachir Bediar. 
Le livre est illustré par quatre artistes-peintres de Laghouat  (illustration de la couverture par Safia Reche et illustrations cahier intérieur par Safia Reche, Belkacem Saïdat, Tayeb Laïdi et Abdelkader Boukrikra) et préfacé par le Docteur Abdelhamid Bourayou, professeur, critique littéraire, linguiste, chercheur en patrimoine populaire et spécialiste de la littérature populaire algérienne.
Abdallah Ben Kerriou est né à Laghouat en 1871 selon sa notice individuelle de magistrat qui existe aux archives de l’ex-Gouvernement général de l’Algérie (certains disent qu’il est né quelques années plus tôt). Sa famille était citadine et appartenait aux Ouled Takh-Khi, d’où son nom de Abdallah-t-Takhkhi. 
Les Ouled Takhkh étaient une fraction du clan des gaytâna (sédentaire) de Laghouat. Son père Al Hadj Mohamed ben Tahar ben Kerriou étaient bachadel (témoin instrumentaire principal du cadi) de Laghouat et sa mère Oumm-an-nouûn bent Naïma appartient au même clan des Takhkhis. Abdallah Ben Kerriou a reçu une solide formation dans les sciences juridiques. Esprit curieux, il s’est intéressé à l’astronomie, à l’astrologie et à l’alchimie. Pendant longtemps, il  avait d’ailleurs parcouru le sahara à la recherche de la pierre philosophale.
Un jour, c’est le coup de foudre ! Un simple regard changera sa vie. Le poète n’oubliera plus cette femme à qui il dédiera désormais pratiquement tous ses poèmes. Le docteur Boualem Bessaïh, qui le compare à «Medjnoun Leïla», dit que «marié puis divorcé, rien ne compte plus désormais pour lui que cet amour». Cette femme était la fille de la famille Ben Salem du clan des Zaânin dont le chef était le redoutable bachagha Bensalem, ami des Français. Mais Ben Kerriou ne put s’empêcher de traduire sa passion et son amour dans des vers.
 «Les poèmes de Ben Kerriou, écrit  Hamza Boubekeur, connurent une vogue extraordinaire dans le Sahara. Dans les villes, les villages et les tribus, ils furent très vite répandus grâce aux meddahs, dans les marchés, les cafés maures, dans les foyers. On les chantait au cours des veillées, des mariages et des fêtes populaires saisonnières. Partout du Sahara et dans le Tell algéro-oranais, le nom de Ben Kerriou et celui de sa bien-aimée Fatna Az’anouniyya furent connus et leur amour commenté et médité à la grande indignation des Ben Salem, qui ne pouvaient rester sans réagir. Ils s’opposaient, le bâton à la main, à leur déclamation publique. Il y eut des bagarres à Laghouat.» 
Les parents de la jeune femme allèrent jusqu’à faire appel au pouvoir français pour l’exiler. Ben Kerriou fut ainsi  interdit de séjour à Laghouat et obligé d’aller vivre à El-Goléa. Dans tous ses poèmes, Abdallah Ben Kerriou n’a jamais cité le nom ni le prénom de «la femme à la fenêtre» dont le poète, malgré l’éloignement, semble voir le visage sur la lune et qui est heureux quand il pense que même éloignés l’un de l’autre, ils regardent ensemble la même lune lumineuse, son unique compagnon dans la solitude et l’obscurité de la nuit.
«Ben Kerriou aura su, tout au long de son existence, taire son nom, sans défaillir, sans trébucher. Il l’aura fait davantage par respect pour elle que par crainte de représailles», fait remarquer le Docteur Benhamouda qui avait  réussi brillamment à traduire les vers du célèbre poète. Avant de mourir en 1921, Abdallah Ben Kerriou fut frappé de cécité. Selon son ami Sid Ali ben Tayyeb Chohra, cité par cheikh Hamza Boubekeur, il fut enterré à Laghouat, et selon d’autres sources, il fut inhumé à Ghardaïa.
Kader B. 

 

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