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Rubrique Culture

La profession tente de l’empêcher La mort programmée du Fdatic ?

Plus de cinquante professionnels du cinéma ont adressé, fin mars, une lettre au Premier ministre, l’exhortant à renoncer à la suppression du Fdatic. 
Fin octobre 2020, le projet de loi de finances 2021 présenté devant l’APN proposait la clôture de trois comptes d’affectation spéciale dont le Fonds de développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographiques (Fdatic), dont la dissolution est prévue au 31 décembre 2021. Pour rappel, ce fonds constitue la manne financière la plus importante dédiée au cinéma, ayant permis la réalisation de dizaines de films et dont la disparition provoquera sans doute un grand désarroi au sein de la profession. 
Un collectif de travailleurs du cinéma s’est donc formé afin de faire entendre sa voix auprès des autorités et tenter d’empêcher la suppression du Fdatic. 
Baptisé «Collectif pour la sauvegarde du Fdatic», le groupe a rédigé et déposé une lettre à l’attention du Premier ministre Abdelaziz Djerad afin de l’interpeler sur les risques que comporte une telle mesure. 
Encore floue et sujette à des rumeurs, cette annonce inquiète néanmoins au plus haut point les 59 signataires de la missive : «Les Aides sélectives, ou subventions d’État sur projet artistique et financier, telles que pratiquées jusqu’à ce jour par le Fdatic en Algérie, ne peuvent disparaître. Pour tous les pays ayant à cœur la primauté de la culture et de la création artistique sur la logique du marché, c’est une question de survie et de souveraineté. Pour l’artiste en premier lieu, mais également pour tous les acteurs économiques privés (les producteurs, les studios, les prestataires). Il y va de la dynamique générale de la création. La dissolution du Fdatic est une réelle mise en danger pour le cinéma algérien. Ce qui est en jeu, c’est l’existence d’un cinéma algérien et de l’initiative algérienne. Un cinéma qui ne soit pas assujetti à des initiatives étrangères seulement. Il est ici question d’indépendance et de l’originalité du cinéma algérien. Certes, le cinéma et l’art dans leur version industrielle ou d’ingénierie culturelle sont étroitement liés aux espaces de diffusion et de commercialisation, mais la non-existence de ces derniers n’est pas imputable aux créateurs. Et le vrai chantier à démarrer, s’il était nécessaire d’en ouvrir un, serait de repenser les conditions de l’exploitation culturelle et commerciale des œuvres de cinéma, l’environnement commercial et fiscal et non de pénaliser la création en supprimant le Fdatic», lit-on dans la lettre parvenue à notre rédaction. 
de couloir font état du remplacement du Fdatic par une ligne budgétaire intégrée au budget global du ministère de la Culture, les signataires s’interrogent : «S’il s’avère que la ligne budgétaire du fonds de cinéma était à englober au budget du ministère de la Culture en 2022, cela sera  une erreur car : selon quelle estimation devrons-nous faire un prévisionnel ? Quelle sera l’année de référence, pour estimer la ligne budgétaire de l’année 2022 et des années
suivantes ? Qui se chargera de défendre le budget du cinéma tous les ans au Conseil des ministres et à partir de quelles données ? A partir des films terminés ? Des projets à l’étude ? Des commandes de l’État ? Des projets privés ? Quoi et comment ? Bref, les questions sont nombreuses et comme nous n’avons aucune réponse à ce jour, cela nous empêche de nous projeter dans un futur professionnellement possible.» 
Et d’ajouter que malgré la mauvaise conjoncture économique dont ils ont pleinement conscience, la suppression du Fdatic ne saurait constituer une solution et serait, au contraire, un coup dur, si ce n’est mortel, à une industrie cinématographique déjà affaiblie : «Le Fdatic est la seule garantie que, quel que soit l’état des lieux, il existera toujours en Algérie quelque chose qui s’appellera le cinéma. Dissoudre ce fonds, nous en priver, reviendrait à euthanasier un secteur déjà famélique, et qui ne bénéficie d’aucune autre aide. Les sponsors n’ont pas d’incitations sérieuses applicables, les wilayas n’ont pas de fonds locaux et incitatifs. Quant à la télévision nationale, elle n’a plus d’obligation depuis la séparation des ministères de la Culture et de la Communication. Les opérateurs téléphoniques, les médias numériques, les régies publicitaires, les institutions fiscales n’y sont pas contraints non plus. Bref, c’est déjà un désert de financements alors pourquoi attaquer le seul mécanisme de financement existant ?» 
La lettre a été signée par des professionnels des différents segments du champ cinématographique, à l’instar des réalisateurs Nassima Guessoum, Yanis Koussim, Yasmine Chouikh ; les acteurs Khaled Benaissa, Adila Bendimerad, Noureddine Chellouche, Salima Abada et des producteurs Yacine Bouaziz, Boualem Ziani, etc. 
Sarah H.

 

 

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