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Rubrique Culture

GPS de Mohamed Cherchal Le théâtre comme expérience sensorielle

Couronnée par le Grand Prix du théâtre arabe, la dernière pièce de Mohamed Cherchal ne laisse pas indifférent. GPS est un pavé silencieux jeté dans la mare d’un théâtre algérien de plus en plus bavard. 
Produite par le Théâtre national algérien et mise en scène par Mohamed Cherchal, GPS est une pièce pour le moins audacieuse : de par sa singularité, son défi aux nerfs du spectateur, ses partis-pris artistiques et son rapport au temps. 
A l’heure où le théâtre algérien devient de plus en plus bavard, prévisible et esthétiquement fade, le nouveau spectacle du TNA surprend et force le respect tant le metteur en scène semble aller jusqu’au bout de son idée sans prêter attention aux risques probables d’une telle infraction aux codes classiques. 
Dénuée de dialogues et misant essentiellement sur la scénographie et la performance des comédiens, GPS est loin d’être ce divertissement remâché et facile à regarder ; elle opte au contraire pour une relation tendue avec le spectateur dont elle titille la curiosité et l’intelligence. Chargée de questionnements sur l’Homme moderne, le rapport au temps et à l’espace, la pièce convertit son propos en corps mouvants, en mimiques, en masques polymorphes, en voix criantes ou balbutiantes, en danse et en silence. 
Ici, il n’est pas question de récit bien ordonné truffé de clés et de symboliques comestibles. Il ne s’agit pas justement d’adopter la posture du spectateur passif que le metteur en scène tient par la main de bout en bout et auquel il prodigue assez de références et de repères rassurants pour en gagner l’adhésion. 
On est souvent paumé dans GPS tant la pièce est fournie en contenus visuels ouverts à toutes sortes d’interprétations, tant elle multiplie les digressions et les spirales. 
On est ainsi transporté d’un défilé époustouflant de soldats moyenâgeux à une sombre épopée de nouveau-nés difformes, à un hôpital lugubre et angoissant, à une gare peuplée de personnages chimériques et où le train ne s’arrête jamais… 
Faut-il tout saisir du sens et de la dramaturgie de GPS et l’aborder comme une boîte à messages qu’il est indispensable de décoder ? Non car le spectacle offre assez de liberté au spectateur et remplit, par ailleurs, pleinement sa vocation d’art vivant où on s’en prend plein les yeux et où l’on sort de la salle avec le sentiment d’avoir vécu une expérience théâtrale comme le TNA en produit rarement, autrement dit : une pièce où le discours, l’humour facile et le prêt-à-penser sont bannis pour laisser grande la place à une exploitation fouillée des capacités techniques de la scène mais aussi de la générosité des comédiens et de l’endurance du spectateur. 
S. H.

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