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Rubrique Culture

Objectif Hirak de Rédha Menassel projeté à Alger Les photographes racontent

Le film-documentaire Objectif Hirak du journaliste Rédha Menassel a été projeté en avant-première samedi à l’antenne locale d’Amnesty International. Réalisé pour le compte de Médiapart, c’est à la fois une célébration du mouvement citoyen algérien et un hommage aux photographes. 
A l’occasion du premier anniversaire du Hirak , notre confrère de la Radio Chaîne 3 revient sur les dates clés et les événements majeurs du soulèvement qui secoue le pays depuis le 22 février 2019 à travers le regard de cinq photographes. Ces derniers, ayant pris leurs appareils dès le premier jour du mouvement, racontent le bouleversement émotionnel, intellectuel et politique qu’ils vivent depuis ce vendredi où des dizaines de milliers d’Algériens sont sortis dans la rue. Dihia Gaci, Sofiane Bakouri, Ahmed Aït Issad, Mohamed Bouzidi et Midou Baba Ali, comme tant d’autres professionnels, amateurs ou citoyens armés de leurs smartphones, ont témoigné des moments forts du Hirak avec des images saisissantes. Si la révolution n’est pas télévisée, elle est très abondamment photographiée et s’avère extrêmement photogénique ! Réda Menassel tend micro et caméra à ces jeunes acteurs, témoins et promoteurs de la contestation. Bien sûr, on n’aura pas droit à une parole qui sort des paradigmes consacrés : le ras-le-bol du peuple algérien, la nécessité d’un changement radical du régime, le pacifisme exemplaire des manifestants, la victoire proche, etc. Scénarisé au rythme des dates importantes du Hirak, à commencer par l’annonce d’un 5e mandat de Bouteflika, jusqu’à l’élection présidentielle du 12 décembre, en passant par la campagne d’arrestations et de procès politiques, le documentaire adopte une forme télévisuelle et se veut didactique, ce qui n’est pas pour favoriser une relecture artistiquement intéressante du sujet.  Alternant interviews des cinq photographes, vidéos des manifestations, textes explicatifs et quelques photos (trop peu ?) prises par les Dihia, Sofiane, Ahmed, Mohamed et Midou, Objectif Hirak assume son approche journalistique puisqu’il a été réalisé pour le compte d’un média en ligne mais trahit, par moments, une ambition cinématographique qui n’a pu s’épanouir tant le vouloir-dire et le manque de recul l’emportaient sur le reste. 
Le film n’est pas pour autant dénué d’une certaine émotion à la vue de ces magnifiques clichés à la fois familiers et toujours étonnants qui immortalisent et subliment les moments forts du mouvement et sont, en définitive, plus puissants et subtils que les discours un tantinet formatés véhiculés par leurs auteurs. 
S. H.

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