L’Institut du monde arabe (IMA) organisera du 28 juin au 8 juillet 2018, pour la première fois à Paris, un Festival des cinémas arabes, afin de mettre en valeur l’évolution du paysage du 7e art arabe, soulignent les organisateurs. Le programme de la manifestation comporte 80 films, entre fictions et documentaires, notamment «Jusqu'à la fin des temps» de Yasmine Chouikh qui a remporté, le 9 juin dernier, le prix Alhambra de Plata, un prix d’argent, au Festival international du cinéma de Grenade, «Cines del Sur», en Espagne.
Le programme de la manifestation s’appuie sur une section compétitive réservée aux longs et aux courts métrages, fictions et documentaires produits en 2017-2018, précisent les organisateurs. Deux hommages seront, en outre, rendus à Mahmoud Zemmouri, avec la projection du film De Hollywood à Tamanrasset sorti en 1990, ainsi qu’au cinéaste et producteur libanais Jean Khalil Chamoun, avec la projection de L’Ombre de la ville (Liban, 2000). Mahmoud Zemmouri, né le 2 décembre 1946 à Boufarik, est décédé le 4 novembre 2017 à Paris, en France. Très prolifique, il est le réalisateur, notamment, des longs métrages, «Prends 10 000 balles et casse-toi», sorti en 1981, Les Folles années du twist (1986), 100% Arabica (1997) et Certifié hallal (2015).
Jean Chamoun a co-réalisé avec sa femme, la cinéaste palestinienne Maï Masri, plusieurs films sur les effets de la guerre au Liban, ainsi que sur la résistance palestinienne, notamment du point de vue des femmes et des enfants. Parmi ses films figurent Sous les décombres sorti en 1983, Fleur d’Ajonc et Femmes du Sud Liban en 1986, «Beyrouth, génération de la guerre» en 1988, «Les enfants du feu», un film sur l’Intifada sorti en 1990, et Rêves suspendus (1992). Plus d’une centaine d’invités (cinéastes, acteurs, producteurs et journalistes en provenance de l’ensemble des pays arabes, mais aussi de France, d’Europe et d’ailleurs) participeront à cet important rendez-vous du cinéma arabe en Europe.
La présidente d’honneur de cette première édition est l’actrice et réalisatrice palestinienne Hiam Abbass. Le jury fiction, présidé par Faouzi Bensaïdi, est constitué de Fatima Al-Banawi, Jacques Bidou, Amine Bouhafa, Mohamed Hefzy, Salim Kechiouche et Véronique Lange. Le jury documentaire, de son côté, est constitué de Serge Le Péron (président), Samir Abdallah, Hicham Falah, Marie-José Mondzain et Nadine Naous.
Le cinéma algérien sera représenté notamment par le long métrage de fiction Jusqu'à la fin des temps de Yasmine Chouikh, le court métrage de fiction Deglet Nour de Sofiane Halis ainsi que par les documentaires Des moutons et des hommes de Karim Sayad et Vote Off de Fayçal Hammoum.
Le festival proposera, par ailleurs, un regard sur le cinéma saoudien qui connaît une nouvelle ère, depuis 35 ans, notamment après la réouverture officielle d'une salle de cinéma à Riyad, le 18 avril dernier.
Les organisateurs du festival également ont prévu deux rencontres en présence de professionnels arabes et européens. La première rencontre s’articulera autour des résidences et ateliers d’écriture en Europe et dans le monde arabe.
La seconde abordera la question de l’industrie cinématographique palestinienne. Au programme de la manifestation figure également un atelier d’écriture de scénarios courts métrages destiné aux porteurs de projets des deux rives de la Méditerranée. Un prix couronnera le meilleur scénario à la fin de l’atelier. Un second atelier, intitulé «Talents en court, de l’écrit à l’écran» sera dédié aux jeunes autodidactes désireux de découvrir les différentes étapes de réalisation d’une œuvre cinématographique.
«A l’issue de la compétition, un trophée sera remis aux lauréats. A l’image d’un 7e art dont la maturité le disputera toujours à la jeunesse, sa conception a tout naturellement été confiée à un jeune créateur, Bastian Ogel», a indiqué l’IMA.
Enfin, le festival, qui aura lieu dans plusieurs salles parisiennes et en banlieue, prévoit une séance dédiée «au jeune public de 7 à 77 ans».
Kader B.
