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Rubrique Culture

Cycle «Femmes au cinéma» Paroles de la nouvelle vague

Le documentaire Cinéma algérien : un nouveau souffle de Mounia Meddour a été projeté lundi à la Cinémathèque d’Alger dans le cadre de son cycle dédié aux femmes dans le cinéma. Ce film de 52 minutes réalisé en 2011 questionne les figures montantes d’une nouvelle génération de réalisateurs. 
Le désormais ultra-célèbre et tout aussi interdit en Algérie Papicha n’est pas le premier film de Mounia Meddour. Cinéma algérien : un nouveau souffle est un documentaire datant de 2011 où elle va à la rencontre de jeunes cinéastes qui ont pris la caméra au moment où le 7e art algérien semblait agonisant. Ils ont commencé à filmer, pour la plupart d’entre eux, au début des années 2000, au sortir d’une décennie qui a considérablement affecté le secteur en plus d’une politique culturelle désastreuse considérant le cinéma comme arme de propagande et pratiquant massivement la censure économique. 
Mounia Meddour constate aisément la naissance d’une nouvelle génération dotée de peu de moyens mais animée par des idées et des rêves à en revendre ; celle des Adila Bendimerad, Abdelghani Raoui, Karim Moussaoui, Yasmine Chouikh, Khaled Benaïssa, Sofia Djama, Yanis Koussim, Bahia Benchikh El-Feggoun, Mounès Khemmar, etc.
Ponctué par des scènes de films, essentiellement des courts-métrages, le documentaire donne la parole aux réalisateurs et comédiens dont les témoignages oscillent entre optimisme et désillusion. Les réflexions foisonnent autour d’un cinéma en gestation qui peine à reprendre sa place au sein de la société et qui, pourtant, regorge de talents et d’initiatives. Ces derniers s’expriment certes difficilement en raison des entraves administratives, financières et politiques mais il en ressort des films sensibles, émouvants et puissants qui annonçaient déjà à l’époque l’avènement de la nouvelle vague actuelle. 
Autodidactes pour la plupart, étant donné l’absence d’école de cinéma en Algérie, défricheurs malgré eux et souvent armés de leur seule volonté, ces artistes dressent un constat bigarré de l’état du secteur : s’ils célèbrent la richesse des différentes expériences et l’extrême diversité des approches, styles et thématiques, ils déplorent néanmoins les blocages et hostilité politiques à l’idée d’un cinéma libre, moderne et audacieux. 
Pour rappel, le cycle dédié aux femmes au cinéma se poursuit jusqu’au 8 mars avec un programme thématique quotidien. Aujourd’hui, les projections auront pour thème « Cinéma de femmes dans le monde » et se déclineront en trois séances : à 13h, A cinq heures de l’après-midi (2003) de l’Iranienne Samira Makhmalbaf qui raconte l’ambition d’une jeune fille afghane de devenir présidente de la République au lendemain de la chute des Talibans ; à 15h, Salam Bombay (1988) de l’Indienne Mira Nair, l’histoire d’un petit forain oublié par sa troupe à Bombay où il devient porteur de thé ; à 17h, La cinquième corde de la Marocaine Selma Bergach qui mêle musique arabo-andalouse, portrait sociologique et histoire d’amour. 
La journée du 7 mars verra un programme concocté par le Réseau Wassila à l’occasion de la Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes et verra le passage de trois slameuses, la diffusion sur le harcèlement, un hommage à Nabila Djahnine et la projection du court-métrage Le rideau de Kahina Zina. 
S. H. 

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