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Rubrique Culture

ÉDITION Parution d’un nouvel ouvrage historique d’Ahmed Bencherif sur l’insurrection de Margueritt

L’auteur des tomes I et II de l’insurrection de Margueritte, le romancier et historien Ahmed Bencherif, vient de publier un autre ouvrage, soit un tome III, consacré, cette fois-ci,  au procès des insurgés de Margueritte qui s’est déroulé à la cour de Montpellier (France) entre le 15 décembre 1902 et le 28 février 1903. 
Le nouvel ouvrage est édité par la maison d'éditions française  L'Harmattan. Margueritte représente d’abord un lieu. C’était un petit village colonial, créé en 1880 à proximité des mines de fer du Zaccar, massif montagneux, proche des plaines fertiles de Meliana, ville antique carthaginoise, siège de la sous-préfecture, de la subdivision militaire qui fut commandée par le général Margueritte, avant l’année 1870 où il périt à la bataille de Sedan, lors de la défaite de l’armée française face à l’armée prussienne. 
Les colons avaient donc baptisé ce nouveau village du nom de Margueritte, en remplacement du nom originel, Aïn-Torki. C’est ensuite une affaire de justice, individualisée comme l’affaire de Margueritte, qui avait mobilisé les opinions publiques métropolitaine et coloniale pour le procès des insurgés de Margueritte, à la cour d’assises de Montpellier. Pour rappel, les Righa furent frappés de dépossessions massives successives dès l’application du sénatus-consulte de 1864, puis en 1877 et en 1881 pour un total foncier de 3 262 ha. En 1900, les Righa ne possédaient plus que 4 006 ha pour une population de 3 200 âmes. Ils  avaient perdu depuis 1864 un foncier de 6 000 ha. A la même date, leur cheptel était de : 1 122 bovins, 1 537 moutons, 3 891 chèvres. Alors que le douar possédait en 1868 : 2 012 bovins, 10 934 moutons, 4 776 chèvres pour une population de 2 000 âmes. 
En effet, 125 insurgés furent mis préventivement en prison à Alger. Ils étaient en sursis de la condamnation de mort. Le procès s’ouvrit le 11 décembre 1902 à la cour d’assises de Montpellier. Il avait été fortement médiatisé et avait soulevé les passions. Il était donc très attendu et tous venaient voir ces hères qui devaient être jugés, et que la presse avait présentés comme le produit de la détresse humaine. Mais tous n’étaient pas présents. Dix-sept d’entre eux périrent dans la prison d’Alger. Parmi les vivants, il existait 80 malades dont quinze vieillards et un aveugle. Autre preuve que l’information judiciaire avait été bâclée dans la colonie.
 L’état misérable et fragile des inculpés, qui passaient au box des accusés, provoquait l’émoi du public dans un palais de justice archicomble. 
Eux-mêmes étaient fortement impressionnés par la propreté des lieux, la tenue des hommes et des femmes, les robes noires, et surtout ne croisèrent aucun regard hostile. Ils semblaient étrangers dans un pays et étrangers à ce qui s’y passait. Ils ne voyaient pas comment justifier leurs actes vis-à-vis de la société, cette société qui les avait opprimés, écrasés, déshumanisés. Tous ces éléments leur intimaient de se taire et de regarder ces interminables audiences dans une passivité extrême. Ce procès était grand. Outre les 107 accusés,  85 témoins entre colons et musulmans étaient présents, 50 avocats, le représentant du gouverneur général. 
Le procès fut clos le 8 février 1903, après 40 journées d’audience. Le verdict tomba comme un désaveu à la politique coloniale d’oppression et d’exactions suivie envers les indigènes et provoqua en retour une désapprobation active des colons qui avaient espéré la peine capitale pour les rebelles. En effet, il avait été plutôt clément et  impartial, avec l’acquittement des uns et la condamnation à la prison pour les autres : 81 accusés furent acquittés ; Mabrouk, Hamza et deux autres furent condamnés à perpétuité, 20 autres écopèrent entre 5 et 15 ans de prison, avec interdiction de séjour. Mabrouk et Hamza moururent deux années plus tard en prison à Alger. Les acquittés furent à leur retour déportés dans le Sersou, leurs terres et leurs biens confisqués suivant un arrêté du gouverneur général qui leur avait octroyé chacun trois ha. 
Notons, enfin, que l’écrivain et poète Ahmed Bencherif est né en 1946 à Aïn-Séfra et est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment : Margueritte tomes I et II ; La Grande Ode ;  L’Odyssée ; Hé-hé-hé c’est moi qui l’ai tué.
B. Henine

 

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