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Rubrique Culture

La vie culturelle avant et après le Mouvement Rupture et risque de rechute

L’activité culturelle et artistique en Algérie n’a plus le même visage depuis le 22 février 2019. Si l’hégémonie de l’Etat et la mainmise de la tutelle marquaient au fer rouge le secteur avant le 22 février, le rapport de forces n’est plus le même aujourd’hui. 
Jadis omniprésents et sûrs d’eux-mêmes, voire parfois arrogants, les responsables culturels ne font plus beaucoup de bruit depuis le 22 février, et notamment depuis la destitution de l’ex-chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika et de son gouvernement. Ce changement radical est perceptible à tous les niveaux de la vie culturelle : les conférences de presse, déplacements et apparitions publiques tonitruantes des responsables ont laissé place à une discrétion ascétique forcée par les événements. 
Mieux : le ministère de la Culture et ses relais locaux s’illustraient dans une censure méthodique de tout événement, notamment cinématographique, en contradiction avec leur politique propagandiste et étatiste. Le cinéma indépendant ou traitant de sujets politiques qui fâchent faisait souvent face à des interdictions non voilées. C’est le cas de Contre-pouvoirs de Malek Bensmaïl, Vote off de Fayçal Hammoum, Fragments de rêves de Bahia Benchikh El Feggoun, etc. Tous ont fini par être projetés sans autorisation à Alger et ailleurs, au cours des derniers mois, à la faveur du soulèvement. A contrario, les événements officiels qui drainaient naguère de nombreux artistes reconnus à grands coups de tapage médiatique se sont raréfiés jusqu’à quasiment disparaître. Dernier exemple en date, le méga-concert du chanteur Mohamed Allaoua prévu à l’esplanade Riad El-Feth ce jeudi 4 juillet annulé à la dernière minute pour «des raisons climatiques», annoncent les organisateurs (Onda et Oref) dans un communiqué. 
Cet argument n’ayant trompé personne (il faisait au moins 35° jeudi soir), il suffisait de jeter un œil à la page officielle de l’artiste pour constater le nombre hallucinant des commentaires de ses fans désapprouvant virulemment un tel concert sous l’égide d’un Etat dictatorial et anti-amazigh. Tout porte donc à croire que le chanteur, craignant la perte de son public, a annulé lui-même son gala. 
Les revers se multiplient pour les autorités culturelles qui prennent la mesure de l’impact du sursaut populaire sur leur propre crédibilité si tant qu’elle ait existé un jour. A la suractivité et aux événements budgétivores flanqués systématiquement du désormais célèbre «sous l’égide du ministère de la Culture» ou sous «le parrainage du président de la République» se substituent aujourd’hui de timides communiqués publiés sur la page Facebook officielle de la tutelle. Ces derniers qui se contentent généralement de rendre compte d’activités secondaires et marginales de la nouvelle ministre Meriem Merdaci ne sont pas non plus épargnés par la vindicte et le sarcasme des internautes algériens. Cette atmosphère que l’on pourrait assimiler à une parenthèse enchantée que le secteur n’a pas connue depuis au moins vingt ans risque néanmoins de connaître un rude réveil si la situation politique demeure en l’état. 
En effet, le film de Bahia Benchikh El Feggoun, Fragments de rêves, qui a déjà été projeté dans les cinémathèques d’Alger et de Béjaïa ainsi que dans l’espace culturel Le sous-marin vient d’être interdit par la police à Constantine. 
Sarah H.

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