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Rubrique Culture

Décès de Brahim Tsaki Un enterrement à l’image de l’artiste

Décédé jeudi dernier à Paris à l’âge de 75 ans, le cinéaste Brahim Tsaki sera inhumé demain au Mont Tessala, à Sidi-Bel-Abbès, selon sa dernière volonté. 
La famille du cinéaste a annoncé avant-hier que le défunt avait exprimé dans le moindre détail, la manière dont il voulait être enterré dans sa région natale. Décédé jeudi à Paris, Brahim Tsaki arrive aujourd’hui à 14h30 à l’aéroport d’Oran, d’où il sera transporté à Sidi-Bel-Abbès. 
La veillée funèbre aura lieu ce soir dans la stricte intimité familiale au domicile du regretté. Demain matin, les personnes désireuses d’accompagner Tsaki à sa dernière demeure devront se rassembler à partir de 9h devant la maison familiale, point de départ pour la Montagne de Tessala, par des moyens collectifs et personnels. Et c’est au douar d’Ouled El-Besbes, dans la cour d’une école primaire, qu’il sera procédé à la prière du mort. Suite à quoi, la dépouille sera placée à même le plateau d’un tracteur qui sera suivi par la procession funèbre sur un chemin de terre qui monte jusqu’au cimetière. 
Un enterrement poétique, sobre et digne dont le réalisateur a fixé les détails de son vivant, laissant ainsi une dernière œuvre dont la beauté et la sensibilité sont à l’image de sa filmographie. 
Le fils de Brahim Tsaki explique en effet que le cinéaste voulait quitter les siens en rendant un dernier hommage aux personnages centraux de son cinéma : les enfants. 
«Brahim Tsaki, lui qui, durant toute sa vie et carrière professionnelle n’a eu d’yeux, de tendresse et de profond respect que pour les enfants et leur monde magique et combien sincère. Ainsi, il a confié à ses enfants Bibo, Mikli et Evan cependant la plus lourde des tâches, la plus éprouvante aussi, tâche faite de sa chère et unique volonté testamentaire exprimée et maintes fois répétée : se faire enterrer par eux dans la montagne du Tessala, la terre de ses héritages et patrimoines socioculturels ruraux. Surtout pas dans ces cimetières tellement artificiels, sans mémoire et sans âme des nouvelles villes d’ici et d’ailleurs. Mais le défi, c’est qu’il le demande à des enfants nés et qui ont grandi dans l’une des plus grandes et peut-être des plus belles villes du monde, Paris… Quel supplice sacrificiel inversé d’Abraham a-t-il voulu imposer en dernière volonté à ses héritiers ? Et pourtant, ils l’ont fait… La larme aux yeux avec la frustration de ne pas pouvoir accompagner le corps de leur papa et grand-papa jusqu’au Tessala et son petit et modeste cimetière paysan fait de pierres et de terre, mais surplombant fièrement et irrévocablement encore la plaine colonisée de Sidi-Bel-Abbès… Et, ils l’ont fait, pour leur père, né pourtant un 27 décembre 1946 au sein même d’un des fleurons urbains et coloniaux d’Algérie, dans ce Petit-Paris colonial de Sidi-Bel-Abbès, ce que Brahim n’a cessé de contester et de renier subconsciemment durant toute sa vie et jusqu’à sa mort !», lit-on sur le communiqué de la famille. 
S. H.

 

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