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Rubrique Ici mieux que là-bas

Café Bonbon, Oran

Vendredi 15 novembre, 17h30. Depuis le 22 février, le Café Bonbon, en face du siège des associations Bel Horizon et le Petit Lecteur, dans le quartier Miramar en bord de mer, est l’un des points de rendez-vous des hirakistes. C’est là qu’ils se retrouvent après la marche qui, généralement, les mène de la place du 1er-Novembre (l’ancienne place d’Armes), où se trouvent le TRO et la mairie, au siège de la Wilaya (Bel Air). Le retour vers la place du 1er-Novembre se fait par le front de mer. Le Café Bonbon est effervescent juste après la fin de la marche. Des jeunes et des moins jeunes sont regroupés autour de tables où ça discute ferme. Une terrasse, en fait un bout de trottoir, prolonge la salle. Une terrasse intérieure occupe une sorte de cour couverte.
Un bourdonnement fait de bribes de discussions fusionnant dans les mêmes volutes s’élève dans l’atmosphère enfumée. Plateaux en étain à la main, les serveurs slaloment entre les tables serrées les unes contre les autres. Café, thé, limonade, gâteaux garnissent les plateaux. Sur la terrasse extérieure, le vent gifle d’un froid marin les visages. M. m’accueille et me présente des amis qui reviennent de la marche.
A... nous montre la pancarte qu’elle a confectionnée pour l’exhiber au Hirak. D’un côté, elle a peint le drapeau amazigh avec sa palette, jaune et vert, et de l’autre, elle a écrit un slogan opposé à l’élection présidentielle. Quelqu’un lui fait remarquer que son drapeau ajoute de la couleur à la marche. Elle dit qu’en dépit du chatoiement des tons de l’emblème national décliné sous toutes les coutures, elle trouve que le Hirak manque de couleurs.
S’ensuit une discussion sur la présence des femmes dans le Hirak. Comme dans les autres villes algériennes, à Oran, il y a une forte présence féminine dans les marches. Il n’y a pas que les militantes aguerries, non. Il y a aussi des femmes au foyer qui rejoignent, dans la protestation, leurs époux ou leurs enfants, faisant fi des barrières sociales qui les contraignent à rester cloîtrées chez elles.
A.... aborde un sujet inattendu : le développement durable. Elle explique qu’elle allait suivre une sorte de formation pour acquérir des notions d’écologie. Dans la discussion qui s’enclenche, on comprend bien qu’au lieu de nous éloigner du Hirak, le propos nous en rapproche, au contraire. On a pu reprocher à ce dernier de se limiter à un générique utopique, « dégagez tous » et de n’avoir pas de contenu. Le débat sur le développement durable et le respect de l’écologie est, on le voit ici, l’un des contenus possibles de la protestation, tournée vers un pouvoir qui veut non seulement privatiser les ressources énergétiques au profit de sociétés étrangères mais aussi ouvrir le sous-sol algérien à l’exploitation du gaz de schiste.
A. M.

 

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