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Rubrique Ici mieux que là-bas

Covid, vaccin et opium... mental

RÉVÉLATEUR - La pandémie de Covid-19 agit comme un révélateur sur l’état de nos sociétés, des limites de nos libertés et de notre responsabilité. Il n’est pas surprenant outre mesure que la nécessité de restrictions sanitaires s’accompagne, dans certains pays, d’une tentation autoritaire. Pour ne pas dire plus !
Qu’il s’agisse de l’admission des malades dans les hôpitaux, qu’il s’agisse des différents confinements ou encore des campagnes de vaccination, il est des pouvoirs qui trouvent là l’opportunité d’un plus grand contrôle des citoyens. Évidemment, les choses ne sont pas simples, le dilemme est d’assurer la protection du plus grand nombre, tout en respectant un minimum de liberté individuelle chez les opposants aux vaccins. Est-il possible de parler de liberté lorsqu’on risque par le fait de refuser le vaccin de mettre en danger la vie d’autrui ? Sans doute… Le sociologue français Bruno Latour place la question ailleurs. Pour lui, se faire vacciner, c’est accomplir « un acte collectif de solidarité ».

DROITS DE L’HOMME - Quelle que soit la philosophie à laquelle on adhère en matière de vaccination, cette question traduite en termes de droits humains est tranchée par l’ONU dont la haute commissaire aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, déclare : « En aucun cas les gens ne doivent être vaccinés de force. »
Quoi qu’il en soit, la gestion de la pandémie est devenue aujourd’hui un enjeu politique qui aggrave les lignes de fracture déjà existantes, et en crée d’autres.

FRANCE 1- Pays des paradoxes ou des symboles contradictoires, la France fustige une ancienne ministre de la Santé tout en la décorant. Agnès Buzyn, ministre démissionnaire en 2020, en examen par la Cour de justice de la République pour mise en danger de la vie d’autrui dans sa gestion de la Covid, vient d’être décorée de la plus haute distinction française, la légion d’honneur. Une distinction censée récompenser des personnalités qui se sont illustrées pour leur mérite personnel au service de la nation. Il faut préciser qu’en France, le délit de mise en danger de la vie d’autrui est passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. À ce propos, un avocat met en garde contre ce processus qui consiste à « nourrir une certaine opinion publique avide de désigner des responsables dans une atmosphère de haine ».

CHINE 1- Le mastodonte chinois exhume les vieilles méthodes disciplinaires de l’ère maoïste pour stopper la circulation du virus. Pour avoir aidé des migrants susceptibles de propager le virus à transgresser l’interdiction de passer les frontières, 4 hommes ont été condamnés, comme au bon vieux temps de la Révolution culturelle, à s’exhiber en une parade de la honte dans les rues de la ville de Jingxi. Menottés, ils portent une pancarte avec leur nom et leur photo d’identité. Par ailleurs, 13 millions d’habitants de la ville de Xi’an sont interdits de quitter leur logement. Si ça ce n’est pas un remède de cheval, c’est quoi ?

FRANCE 2- Emmanuel Macron, le Président français, ne mâche pas ses mots. Il a déclaré, au grand dam de toutes les oppositions, vouloir « emmerder » les non-vaccinés. Traduit en bon français, cela veut dire qu’il est insupportable que des compatriotes mettent en danger la vie d’autrui. Macron, qui avait lancé sa phrase commando, est revenu plus tard sur celle-ci en précisant, à l’endroit des 2% de la population considérés comme antivax, selon un sondage, qu’il ne peut pas « les mettre en prison » ni « les vacciner de force » mais qu’il peut leur limiter « autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale ».
Par cette position radicale, le candidat Macron, non encore déclaré, entre d’une certaine manière en campagne en reprenant la main à Zemmour pour satisfaire à cette récurrence française qui consiste à désigner à chaque élection un groupe qui servirait de bouc émissaire à la crise de la société. Zemmour était presque parvenu à imposer les — au choix — immigrés, islamistes, musulmans, étrangers, clandestins, etc., ce qui a commencé à contraindre les différentes forces politiques en compétition à renverser leurs priorités, sommées qu’elles sont par Zemmour de se prononcer sur le « principal problème de la France ». Eh bien, avec cette petite phrase, Macron désigne un autre groupe, et met Zemmour en difficulté. D’ailleurs, celui-ci fut l’un des premiers à réagir en accusant le Président d’exploiter la Covid à des fins électoralistes. Il déclare : « J’aimerais bien qu’il emmerde d’autres gens comme les caïds, les trafiquants de drogue, les gens qui ont brûlé les voitures à la Saint-Sylvestre » et il ajoute : « Le sujet de la présidentielle, c’est l’identité de la France. »

CHINE 2- La Chine en profite pour imposer d’autres restrictions sous couvert de santé publique car si la Covid fait des ravages, l’« opium mental » que représentent les jeux vidéo cause à la jeunesse chinoise des troubles cliniques d’addiction préoccupants. Ainsi, les autorités ont-elles imposé une limitation du temps de jeux vidéo pour les mineurs, à une heure par jour, trois fois par semaine. Intention louable si ce n’était aussi l’occasion de renforcer le contrôle des autorités sur la population.

ALGÉRIE- Je sais que je ne manquerai pas de me faire des ennemis, et même dans mon entourage le plus immédiat, mais je me déclare partisan de l’obligation vaccinale. Je me souviens qu’en début de la pandémie, me trouvant à Alger, j’eus une discussion avec un jeune sur le port du masque. Essayant de le convaincre de la nécessité du masque, il me répondit : « Mais moi, je ne veux pas le porter. Je suis libre, non ! » Libre ? Libre de transmettre le virus ? Libre d’entraîner dans la maladie parfois toute une famille ? De même pour la vaccination. Si quelqu’un est libre de la refuser, est-il libre de mettre en danger la vie d’autrui ? Oui, un acte collectif de solidarité…
A. M.
 

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