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Rubrique Le Soir Auto

Des clients algériens en colère Volkswagen face à un «SAV-gate» ?

Quatre mois après la rupture du partenariat entre le groupe Volkswagen et son ancien représentant, Sovac, aucune perspective d’évolution ne semble s’annoncer pour les milliers de clients algériens bénéficiaires encore de contrats de garantie.

Quatre mois après la rupture du partenariat entre le groupe Volkswagen et son ancien représentant, Sovac, aucune perspective d’évolution ne semble s’annoncer pour les milliers de clients algériens bénéficiaires encore de contrats de garantie.
La situation se complique de plus en plus pour eux et se considèrent comme otages d’un état de fait regrettable et fortement dommageable pour la pérennité de leur véhicule. Et pour cause, une simple opération de révision ou d’entretien routinière se révèle désormais une équation difficile à résoudre. Doivent-ils mettre à l’arrêt leur moyen de locomotion pour retarder aussi loin que possible l’échéance de révision ? Que faire en cas d’urgence technique ? A qui s’adresser pour une prise en charge adéquate ? Quels risques réels encourent ces clients face à une situation exceptionnelle où leur responsabilité est entièrement dégagée ?
Autant de questions qui préoccupent profondément l’ensemble des propriétaires de véhicules de toutes les marques du groupe Volkswagen confondues et concernées par la validité du contrat de garantie. D’autant que les promesses faites par le constructeur allemand de déléguer les prestations de service après-vente à un opérateur local pour en assurer la pérennité se sont révélées vaines. En plus d’être un manquement à une obligation contractuelle de Volkswagen, cette «indifférence» est perçue par ces Algériens comme «un mépris à notre égard».

Un collectif monte au créneau
Dans une démarche inédite, une vingtaine de ces clients a pris l’initiative de s’organiser en collectif appelé à s’élargir et à rallier d’autres personnes en vue de préparer une action en justice à l’encontre du groupe germanique. Le coordinateur de ce collectif, Amine L., nous apprend que «nous avons pris contact avec l’ambassade d’Allemagne en Algérie et nous leur avons fait part de nos inquiétudes légitimes face à l’abandon de Volkswagen de plus de 90 000 clients. Une promesse nous a été faite que notre requête sera transmise au groupe concerné». Notre interlocuteur ajoute aussi : «Cela fait plusieurs mois que Sovac n’est plus en mesure d’assurer le service après-vente et les clients en sont maintenant sérieusement impactés. Que les Allemands décident de rompre leur partenariat avec leur ancien représentant, c’est leur droit, mais que nos droits, à nous, soient bafoués et ignorés, c’est, en revanche, une méprise que l’on tient à dénoncer. Nous préparons actuellement une action en justice auprès des tribunaux algériens pour préserver nos intérêts. Je signale qu’aussi bien Volkswagen Group que Sovac ont déjà engrangé les dividendes découlant de ces ventes de véhicules, et l’unique perdant, reste le client algérien.»
Cette confusion n’a pas empêché beaucoup de clients contraints de recourir à leur véhicule dans le cadre familial ou professionnel, de prendre des décisions aux conséquences, pour l’heure, imprévisibles. «Mon véhicule, c’est d’abord un outil de travail dont je ne pourrais me départir. Pour les besoins d’une révision technique et sachant que Sovac n’est plus en mesure de le faire, j’ai été contraint de m’adresser à une franchise internationale dans le domaine du service après-vente pour les différentes opérations liées au changement de filtration et d’huile, tout en étant conscient que je suis désormais en porte-à-faux par rapport au contrat de garantie», nous dira Hacène, un fidèle de la marque Audi.
      
Mêmes clients, mêmes droits
Une véritable situation kafkaïenne aggravée par une pénurie de pièces de rechange d’origine et une prolifération de la contrefaçon. Cette rupture concerne des éléments aussi importants que les plaquettes de frein et les filtres à l’huile et de carburant. Autant dire que ces clients désabusés se retrouvent maintenant doublement pénalisés et tentent désormais de recouvrer leurs droits par les voies de la justice. Le représentant du collectif rappelle que «nous nous considérons comme tous les clients du groupe Volkswagen dans le monde et nous exigeons le même niveau de considération et de respect».
Se sentant désormais abandonnés et livrés à eux-mêmes, ces clients refusent la résignation et affirment être déterminés à aller jusqu’au bout de leur démarche.
Ceci étant, et considérant la complexité de cette situation, serait-il exagéré d’évoquer un «SAV (service après-vente) gate» pour Volkswagen en Algérie ?
B. Bellil

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