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Rubrique Le Soirmagazine

ATTITUDES Les Mozabites

Quand nous avons découvert la ville de Guerrara il y a de cela quelques années, nous avons été fascinés, il va sans dire, par ses paysages, mais surtout par les hommes du M’zab, par leur discipline, leur droiture, la justesse de leurs comportements. Cela me renvoie quelques années en arrière, quand je partais chez l’épicier de notre quartier, qui n’avait pas encore transformé sa boutique en droguerie ; il portait son pantalon traditionnel et sa  araquia blanche sur la tête. Mais ce qui me faisait sourire, c’était les enfants qu’on apercevait à peine derrière le comptoir, vêtus de la même manière. Je trouvais cette miniature tellement jolie ! J’aimais beaucoup comment Bakir recevait les clients. Aimable, poli et jamais énervé ! Dans mon imaginaire de petite fille, je construisais dans ma tête  la ville «mystérieuse» d’où ils venaient et façonnais surtout tous les êtres qui y demeuraient. J’entendais tellement de choses à leur propos  que je pensais qu’ils venaient d’un autre pays. Ils étaient différents des boulangers, des bouchers, des vendeurs de chaussures, qui se mettaient en rogne pour un oui ou pour un non, qui criaient après les enfants, qui fusillaient du regard le client qui sortait de leur magasin sans rien acheter... Bakir, lui, incarnait la gentillesse, le respect et la bienséance. Quelques années plus tard, que dis-je, plusieurs années ont passé, Bakir n’est plus, mais la droguerie est toujours là, à la même place. C’est son fils qui a grandi et qui a pris le relais. Aussi affable, souriant, conseillant et contentant le client. Gamine, je rêvais de visiter Ghardaïa, percer le mystère de ces hommes différents de ceux de la capitale dont je fais partie.
Ainsi, mon rêve fut exaucé. Je découvris cette cité, son marché, ses ruelles, Beni izguen, la ville sainte, des gens humbles, disciplinés, tous habillés de leur costume traditionnel, des travailleurs consciencieux et des commerçants justes. Et j’ai compris qu’on qualifiait, à tort, de radins. Ils ont plutôt l’art de vendre. Je me rendis ensuite à Guerrara, distante d’une centaine de kilomètres de Ghardaïa. Une région où les gens n’ont  rien perdu de leur hospitalité. Où tout est réglé comme du papier à musique, où la discipline, l’ordre, l’obéissance et la non-violence séculaires sont les maîtres-mots. Nous sommes tentés de dire que cette harmonie, cette organisation est presque innée, jamais imposée, comme nous l’expliquera Saïd, un sage. «On dit toujours à nos concitoyens que nous n’imposons à personne de rentrer dans les rangs, que s’ils ne veulent pas de cet ordre, qu’ils sortent de la file.» Et la cerise sur le gâteau, la propreté qui, faut-il l’avouer, a émerveillé les visiteurs que nous sommes. Pour la petite histoire, nous nous trouvions dans un des quartiers de Guerrara, vidé de ses habitants à l’heure de la sieste, un rituel, les rues étaient tellement propres que notre fille voulut s’allonger sur l’asphalte. Elle se demandait pourquoi Alger est tellement sale. Et dire  que  des forces occultes ont essayé de détruire cet ordre, cette obéissance, cette  non-violence séculaires par des tueries... Heureusement, des sages ont réussi à déjouer le complot au nom de tout le pays.

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