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Rubrique Les choses de la vie

2022, un monde déboussolé, de maigres espoirs

En ces temps d’instabilité chronique, de tensions extrêmes, de terribles désillusions et d’effroyables reculs, toutes les idées reçues prennent un sérieux coup ! Les éditorialistes, pour s’être attardés sur les quais d’une gare où les rames ne passent plus, en sont à attendre un Rapide qui ne viendra pas. Alors, pour passer le temps, ils nous racontent la même histoire déclamée par nos parents, celle qui avait le don d’alourdir nos paupières, les soirs d’hiver… Une histoire du siècle dernier ! « Périmée », comme disent les jeunes d’aujourd’hui. Comme les politiques, les économistes et tous les acteurs de la vie sociale, ils s’obstinent à laisser leurs volets fermés. Dans la quiétude des intérieurs somnolents, ils ne se doutent pas que, dehors, le monde change. Mais, il ne change pas selon son rythme habituel : il s’emballe ! Il bout…
Et la goutte qui a fait déborder le vase est cette pandémie qui a changé le monde, le rendant encore plus moche. Et toutes nos peurs, nos angoisses ressurgies de la nuit des temps, se résument en cette question déterminante: que va-t-il arriver demain ? La connaissance, qui fonctionnait comme un phare nous permettant d’y voir plus clair, n’est plus d’aucun secours. Nous avons toujours eu besoin de remettre à jour notre savoir, de l’adapter sans cesse aux nouvelles conditions du développement de l’Histoire, de l’enrichir avec l’apport de l’expérience humaine, et nous nous en sortions toujours. Les théories, nées de la pratique, nous aidaient à comprendre le monde. Dans les facultés, les professeurs sortaient leurs fiches et exposaient leurs idées, filles de la grande pensée universelle. Mais, aujourd’hui, ça ne marche pas ! Les variants du Covid-19 pleuvent comme une mauvaise grêle menaçant les belles récoltes promises. Le besoin d’adapter nos connaissances, de mettre à jour notre savoir, s’exprime désormais chaque jour, chaque heure ! À peine, avons-nous acquis une certitude, qu’elle est brisée par l’apparition d’une autre certitude. L'Omicron est moins nocif que le Delta ? Bonne nouvelle ! Mais voilà que, du sud de la France, on annonce une nouvelle souche. Moins dangereuse ? Plus mortelle ? On attendra, l'estomac en boule.
Le monde devient plus petit. Il rapproche les connaissances les unes des autres, il les transporte à la vitesse de la lumière. Alors, nous nous trouvons souvent désarmés, impuissants, pour expliquer des phénomènes nouveaux : la théorie n’a pas eu le temps d’être fabriquée ! Et, pour ne pas fermer les temples du savoir, nous continuons d’expliquer le monde par des doctrines qui ne sont plus valables, ou qui sont valables à moitié, alors que certains ont recours au mystique pour combler le déficit.
En fait, et personne n’y a fait attention, il y a eu deux anastrophes, sous la conjonction de plusieurs facteurs. Notre vaisseau Terre a dérivé deux fois en 2001 et en 2019 et s’est retrouvé au cœur de forces négatives qui l’ont aspiré et dont il n’arrive pas à se détacher. Rappelez-vous : nous venions d’aborder le cap d’un millénaire et d’un siècle prometteurs pour l’humanité. Les richesses ne manquent pas. La science et la technologie ont fait des pas de géant. La paix et la coopération entre les peuples sont possibles puisque les facteurs de division n’existent plus depuis la disparition de la guerre froide. Nous vivons une ère d’espoir. Les grands conflits, comme celui du Moyen-Orient, sont en voie d’être réglés et il ne reste que quelques détails pour asseoir une paix définitive.
Rappelez-vous : en Algérie, le terrorisme est terrassé militairement. Aux aurores de ce premier janvier 2000, et une fois rassurés quant aux retombées du fameux bogue informatique, nous voyons vraiment le monde avec des yeux nouveaux, les yeux de ce millénaire considéré comme celui du renouveau de l’humanité. Dans l’imaginaire collectif, nous avons dessiné les pointillés d’un bonheur partagé entre tous, rehaussé par le confort apporté par les innovations technologiques. On rêve à un paradis sur terre…
Et puis, ce 11 septembre, dans le ciel pur de New York, le profil d’un Boeing s’annonce à l’horizon comme un oiseau de mauvais augure. Au moment de l’impact, le temps s’inverse ! Et croire que Ben Laden, seul, était responsable de cette transmutation, nous semble tellement énorme que nous n’osons même pas le rappeler ! En fait, ce jour-là, le monde venait de basculer dans une nouvelle dimension. Un groupe d’hommes le prend en otage.
Toutes les valeurs accumulées au cours des siècles, fruits des luttes héroïques des peuples, vont être balayées par la volonté d’un cabinet noir qui représente ce qu’il y a de pire dans les sectes : l’extrémisme religieux. Ces nouveaux missionnaires, qui jurent de dominer le monde au nom des valeurs judéo-chrétiennes et qui se fixent comme principal ennemi l’Islam et les musulmans, ne rigolent pas. Ils sont à la tête de la plus puissante armée du monde et contrôlent les plus grandes richesses matérielles de notre planète. Afghanistan, Irak, Liban : premières haltes, mais pas les dernières. Ils ne s’arrêteront pas. Soudan, Yémen, Libye, Syrie... Ils n’ont aucune retenue et la mort de millions d’être humains ne les stoppera pas. S’émouvoir aujourd’hui de ce qu’ils réinventent le Moyen-Âge partout, de ce qu’ils installent les guerres et les famines, de ce qu’ils poussent des peuples entiers vers l’arriération et l’archaïsme social, de ce qu’ils sortent les potences d’un autre âge pour pendre leurs ennemis irréductibles, de ce qu’ils soufflent sur les tempêtes confessionnelles et qu’ils provoquent les catastrophes naturelles par leurs agressions répétées de la nature ; s’émouvoir aujourd’hui de tout cela ne sert à rien. Il faut les combattre ! Avant l’apocalypse, avant la troisième et dernière guerre mondiale dont ils seront les seuls survivants !
Et, pour les combattre, il faut que nos intellectuels cessent de prendre les vessies pour des lanternes, que nos démocrates ne soient pas crédules au point de croire que l’Occident « démocratique » sera, un jour, de leur côté, — il est toujours du côté des corrompus et des exploiteurs. Nous avons besoin de nouvelles théories pour remettre à jour le compteur. Nous sommes dans l’obligation de revenir en arrière, de réviser nos objectifs. D’abord et avant tout, sortir du trou noir. Sortir vite du maraboutisme, du mysticisme, de l’auto-flagellation, des méthodes médiévales de gouvernement, du bazar, de la pensée unique, de la corruption, de la solution de l’exil ! Vite, aller vers la modernité, la performance, le rationnel ! Vite, il faut rechercher les dénominateurs communs entre tous les patriotes convaincus que Novembre n’a pas été vain. Novembre, non pas en tant que slogan, mais comme idéal d’indépendance, de justice et de progrès pour tous. Vite, cessons de nous courber devant un petit virus. Privilégions la prévention et la sécurité sanitaires mais ne tuons pas notre économie de nos propres mains en cédant le terrain au monstre !
Rappelez-vous : ce détestable repas à base d'animaux douteux, un rôti de chauve-souris ou un potage au serpent, que sais-je ? Et voilà que le sale virus pénètre un corps, puis deux, puis trois, puis des millions d'êtres humains. Surgie du fond des âges, une pandémie comme on n'en fait plus divise les médecins et met à nu les faiblesses des systèmes sanitaires capitalistes tournés vers le profit et ayant totalement perdu leurs rôles préventif et social... Deux années après, nous en sommes pratiquement au même point.
Tous ensemble, la main dans la main, nous pouvons renverser la vapeur. Les peuples n’ont pas peur de l'impérialisme. Ceux qui le craignent sont ceux qui ont bouffé du dollar jusqu’à le régurgiter par tous les orifices ! Les peuples n'ont pas peur des laboratoires qui trafiquent les substances et installent le péril. Ils n'ont pas peur des autres laboratoires qui fabriquent les vaccins et qui n'ont pas intérêt à ce que la pandémie cesse. Faisons de notre probité intellectuelle, de notre engagement militant pour la justice sociale et de notre désir ardent de préparer un monde meilleur pour nos enfants, les moteurs du décollage qui éloignera le vaisseau Terre de cette puante galaxie, du bruit de ses armes et des effets de ses maladies moyenâgeuses, pour la propulser dans l’espace sidéral du printemps éternel !
M. F.
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