Ô toi l’ami lointain
Qui es passé par là
J’entends tes refrains
Dans l’hiver qui s’en va
Retirée dans le vent
Madaure fredonne
Les rythmes d’antan
Et la plaine chantonne
Madaure est seule
Au milieu des violettes
Les rires des aïeuls
Se moquent des poètes
L’âne d’or est d’ici
Et l’évêque si écouté
Les philosophes sont partis
La science est boudée
Ô toi l’ami lointain
Qui es passé par là
J’entends tes refrains
Dans l’hiver qui s’en va
J’entends tes chansons
Et ton cœur qui bat
Tes rires et tes sons
Qui viennent de là-bas
Le soleil a mûri
Il tombe sur les roses
Et nous l’avons cueilli
Y a tant de belles choses
La terre est un amour
Nos vallées nos collines
Notre ciel de toujours
Nos pierres en ruine
Ô toi l’ami lointain
Qui es passé par là
J’entends tes refrains
Dans l’hiver qui s’en va
L’horloge en cavale
Court à bout de souffle
C’est l’hiver qui râle
Et l’été en pantoufles
Y a encore un orage
Mais y a aussi le vide
Je regarde ton image
Dans le miroir livide
Les champs ont blondi
Aquarelles de mai
C’est ce que tu m’as dit
Loin des mots grimés
Ô toi l’ami lointain
Qui es passé par là
J’entends tes refrains
Dans l’hiver qui s’en va
Le matin est une promesse
L’aigrette chante
Le vent est une caresse
Sur les fleurs pendantes
Odeurs de café et de pain
Dans le ventre de la cité
Mai court comme un galopin
Comme un champion agacé
Apulée et Maxime
St Augustin et Capela
Dois-je chercher une rime
Quand vous êtes tous là
Ô toi l’ami lointain
Qui es passé par là
J’entends tes refrains
Dans l’hiver qui s’en va
Dans ma tête, c’est le vide
Pandémie, pandémie
C’est la faute au Covid
Tueur de poésie
Madaure la hautaine
Dis-mois toi qui connais
Dis-moi si la quarantaine
Va durer des années.
Demain viendra-t-il
Le jour de la joie
Demain sera-t-il
Comme autrefois
Ô toi l’ami lointain
Qui es passé par là
J’entends tes refrains
Dans l’hiver qui s’en va.
M. F.