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Rubrique Les choses de la vie

Mensonge des mots, vérité des actes

Le coronavirus est une épidémie qui passera comme toutes les autres. Je vous donne rendez-vous dans quelques semaines, au moment où vous vous direz : «mais c'était exagéré quand même !» Pour le moment, le coronavirus n'a pas atteint les pics habituels des grandes grippes dont le nombre de morts se compte par centaines de milliers, avoisinant même parfois le million. Dieu merci, nous sommes loin de ces chiffres effrayants. Alors pourquoi cette mobilisation générale, rarement observée dans la vie des nations, et cette frayeur obsessionnelle qui font le tour d'un monde paralysé, irréel, presque fictif ? Est-ce simplement un signe de ces temps où le «village» de Mac Mahon prend forme sous nos yeux ahuris ? Est-ce la première grande réaction mondiale unifiée face à un péril qui, paradoxalement et au lieu de se parer de modernité et résulter d'une catastrophe au niveau de l'atome, d'un événement imprévu dans l'espace sidéral ou d'un bug informatique, prend soudainement la forme d'une épizootie surgie des âges les plus ténébreux ? Toutes les avancées scientifiques et technologiques de l'humanité s'effacent comme par miracle, laissant refluer les vieux démons des peurs moyenâgeuses.
2020 se présentait pourtant comme une adorable promesse, une de ces années à la symbolique numérale forte, qui devait inaugurer une ère futuriste, portée par la formidable interconnexion du monde — grâce aux réseaux sociaux —, les avancées de la médecine — on venait juste d'évoquer un remède miraculeux contre le Sida —, les performances de la 5G, les horizons novateurs de la 6G, les expéditions d'engins de plus en plus sophistiqués vers Mars et une nouvelle aventure humaine sur la Lune... Mais 2020 nous réservait une surprise d'un tout autre acabit ! La voilà qui nous replonge dans les horreurs du passé en réveillant le vieux monstre niché au fond de quelques gouttelettes. Et comme nos ancêtres, nous sommes désarmés face au péril : il n'y a ni remède ni vaccin — une invention qui date à peine d'un peu plus d'un siècle —, rien que le confinement, l'isolement, la claustration, le terrible repli sur soi-même...
Mais ce monde tournerait certainement mieux et plus sereinement sans ces charognards qui attendent patiemment que la mort fasse son œuvre pour foncer sur les cadavres. Les grandes télévisions se délectent de cette aubaine. Plus de matches, de spectacles, plus de vie... Rien que la mort en images édulcorées, les chiffres de l'hécatombe en boucle et les professionnels de la terreur sur les plateaux. Les journalistes pérorent et répètent la même récitation à longueur de journée. Mais ils ne sont pas seuls ; il y a aussi les politiques tout autant attirés par l'odeur de la charogne ! Ah ceux-là, ils continuent imperturbablement à chercher une remontée dans les sondages ; c'est leur objectif, leur credo ! Le mensonge revient. A-t-il disparu ? Il alimente le cours tranquille de la démocratie. Il se tient debout, plus vivant que jamais, au milieu des ruines et de la mort.
Quand j'avais livré la version chinoise de l'origine du virus, telle qu'elle a été rapportée par un représentant officiel, certaines voix se sont émues de ce que j'accorde trop d'importance aux sites «complotistes» ! J'imagine ces messieurs dames cloués devant les écrans de la Macronie, buvant les sujets de ces journaux télévisés où la propagande n'existe pas et où seule la vérité a droit de parole ! Ont-ils oublié ce que disaient ces mêmes journalistes et leurs invités à propos du confinement en Chine ? Moi, non ! On avait droit aux jugements hasardeux habituels, aux critiques dénonçant la dictature, l'absence de liberté, l'usage de la force publique pour obliger les gens à rester chez eux, etc. Et que nous disent aujourd'hui ces voix éclairées à propos du confinement made in Macron ? C'est la grande trouvaille de la démocratie, le seul chemin qui mène au salut ! Ils répètent à l'unisson «restez chez vous !» et se félicitent du bon boulot des flics qui pénalisent les récalcitrants ! Pourquoi ce que dit Trump n'est pas du «complotisme» alors que tout ce qui vient des Chinois est classé dans le chapitre de la «conspiration» ?
On savait brillamment critiquer la Chine, on excellait même dans l'art de transformer chaque acte des autorités chinoises en dépassement tyrannique. Et puis, un jour, la Chine s'en sort et ouvre Wuhan ! Hé! les futés, les belles au Studio dormant, les philosophes du dimanche, vous avez bien entendu? Bien lu ? Non, ça ne vous concerne pas ! Vous faites de la politique. Pas du journalisme. La Chine qui va mal, c'est votre dada ! La Chine qui va bien, c'est pas pour vous ! Et il y a aussi ces informations sur l'aide chinoise à l'Italie qui sont sciemment occultées. L'Italie où l'on doit se demander si le pays est toujours à l'intérieur de cette Europe unie ? Après le Brexit, j'ai bien l'impression que d'autres morceaux de l'Union sacrée vont voler en éclats ! Et puis voilà les avions russes, envoyés par Poutine, qui débarquent sur le sol de la péninsule : l'aide est venue de deux puissances «ennemies» et ça, on ne le dit pas dans une chaîne respectable de l'oligarchie française !
En évitant le confinement général, l'Algérie fait plutôt comme la Chine qui a axé tous ses efforts sur la région de Wuhan. Il aurait été surréaliste et non productif de fermer une wilaya éloignée de l'épicentre de l'épidémie et qui ne compte pas de cas de coronavirus ou seulement un ou deux malades recensés. Bien sûr, il n'y a aucune comparaison à faire sur le plan des moyens et des compétences entre la Chine et l'Algérie, et notre problème le plus crucial actuellement reste le manque flagrant de tests. Mais en modulant le confinement en fonction de la réalité de chaque territoire, le pouvoir politique innove par rapport au passé et ne fait pas comme le précédent : suivre aveuglément l'ancienne puissance coloniale.
Autre leçon apprise auprès des Chinois et devenue le credo de tous les pays : la vie humaine n'a pas de prix et passe devant les contingences matérielles et les considérations économiques. En fermant Wuhan, la Chine arrêtait la production des grandes industries pullulant dans la région. 
En libérant 50% des travailleurs et en prenant un certain nombre de mesures de protection des personnes, l'Algérie en fait de même. Cela méritait d'être dit, même si ça ne plaît pas à beaucoup.
D'autre part, l'introduction d'un remède adopté par de nombreux pays semble poser problème en France où deux camps s'affrontent : celui d'une partie des médecins spécialisés qui veulent sauver des vies humaines en prenant un maximum de précautions et celui des lobbies pharmaceutiques qui, fort de l'appui des politiques au pouvoir, ne veulent pas de ce médicament trop «populaire», pas cher et qui, probablement, ruine leurs espoirs de gagner beaucoup de sous. Ce débat ne nous concerne pas. Fort de l'avis autorisé des scientifiques spécialisés en la matière, le pouvoir algérien a décidé de traiter les malades avec la chloroquine. Il est évident que la particularité de ce médicament est prise en considération puisqu'il doit être administré en milieu hospitalier et sous stricte surveillance médicale. Il n'est pas dans l'intérêt de nos médecins de s'engouffrer dans un débat qui ne nous concerne pas. On a longtemps attendu ce moment où le gouvernement prête enfin l'oreille aux avis des scientifiques et n'écoute pas seulement les prêches obscurantistes. Ce n'est qu'un début...
Enfin, je conclus avec ces deux citations puisées dans le livre de Didier Raoult Vrais dangers et fausses alertes que j'ai dévoré d'un trait :
1. «Lorsqu’on rapporte une mort ou deux, voire dix morts tous les jours dans le monde dues à une maladie (sur 150 000 par jour !), on a l’impression qu’on a affaire à une catastrophe, mais c’est simplement parce que l’on se concentre sur ces morts.»
2. «Même si les gens adorent avoir peur, à la longue, la réalité s’imposera et ils ne croiront plus rien de ce qu’on leur prédit. Ce qui est tout aussi dangereux que la crédulité aveugle. Souvenons-nous de l’histoire de Pierre et le loup : à force d’entendre Pierre crier au loup, plus personne ne le croira, même quand, pour une fois, le loup sera là !»
M. F.

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