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Rubrique Monde

Libye Français, Allemands, Italiens, Grecs à l’assaut de Tripoli

L’embellie politique attire de nombreux responsables européens qui espèrent engranger des contrats juteux dans divers domaines de l’économie libyenne.
Les Premiers ministres italien et grec effectuent, depuis hier, une visite officielle en Libye, preuve supplémentaire du vif intérêt de l'Europe pour ce pays après une décennie de chaos. 
Ces dernières semaines, Tripoli a vu défiler les responsables européens après que le gouvernement unifié eut obtenu la confiance du Parlement pour mener la transition du pays vers des élections fin décembre, embellie politique chapeautée par l'ONU. Pour sa première visite à l'étranger, le chef du gouvernement italien Mario Draghi a rencontré les nouvelles autorités, chargées d'unifier les institutions jusqu'alors divisées entre des pouvoirs rivaux dans l'est et l'ouest du pays. Une «preuve de l'importance des relations historiques entre nos deux pays» et l'occasion de «reconstruire une vieille amitié et une proximité qui n'a jamais connu de pause», a déclaré M. Draghi lors d'une conférence de presse aux côtés du nouveau Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah à Tripoli. Ce dernier a accueilli dans la foulée le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. «Il s'agit d'un moment unique pour la Libye», a ajouté M. Draghi, rappelant que l'ambassade d'Italie avait été «la seule» représentation diplomatique européenne «ouverte durant toutes ces longues années de conflit». 
L'Italie, ancienne puissance coloniale, est pour la Libye un partenaire commercial de premier plan, notamment dans le domaine des hydrocarbures, avec une importante présence du géant italien Eni dans ce pays qui dispose des plus importantes réserves pétrolières d'Afrique. Le Premier ministre grec doit, lui, annoncer la réouverture de l'ambassade de Grèce à Tripoli et de son consulat à Benghazi, grande ville de l'Est. 
L'accord turco-libyen de délimitation maritime, qui avait suscité fin 2019 la colère de la Grèce et de l'UE, sera notamment évoqué au cours de cette visite, selon la porte-parole du gouvernement grec Aristotelia Peloni, avec en toile de fond la question des hydrocarbures en Méditerranée orientale. La Turquie avait signé cet accord avec l'ex-Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, qu'elle avait aidé militairement à repousser l'offensive sur Tripoli du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est. Le 25 mars, les chefs de la diplomatie française, allemande et italienne avaient déjà rencontré les nouvelles autorités à Tripoli dans un geste européen de soutien face aux progrès politiques. 
Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'y est, lui, rendu dimanche dernier pour apporter le soutien de l'UE au gouvernement. Le lendemain, c'est le Premier ministre maltais Robert Abela qui a annoncé la réouverture de l'ambassade à Tripoli et la reprise des liaisons aériennes «dans les prochains jours». 
La Libye tente de s'extraire d'une décennie de conflit, depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, un chaos marqué par l'existence de pouvoirs rivaux, par des violences sanglantes et la présence de milices, de combattants étrangers et de groupes terroristes.
R. I.

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