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Rubrique Monde

Issine ? Connais pas !

Vu du ciel, ce ne sont que carcasses de véhicules de transport militaires calcinés, noyés dans le sable dans cette région du Sud-Est algérien, pas loin de la frontière avec la Libye voisine. Alger est à quelque 1800 kilomètres d’Illizi, la ville des gravures rupestres, — le Tassili n’Ajjer — de la vache qui pleure ou de la masse majestueuse de l’éléphant, merveilles de la nature, sculptées dans la roche par les vents et le temps. Rien ne vient perturber le silence, maître des lieux. Illizi passionne, attire les amoureux du Grand-Sud. Dépaysement garanti. Elle regorge tellement de mystères qu’elle est en elle-même une invitation à l’exploration et à la découverte. 
Destination touristique par excellence, son isolement pourrait être rébarbatif, toutefois, les moyens modernes de transport rendent son accès moins problématique. Illizi ce n’est pas seulement une balade à dos de dromadaire ou un défi aux dunes et autres pistes rocailleuses en 4X4. La région apporte sa contribution à « la rente mémorielle… ». Très peu médiatisée, la bataille d’Issine, un village frontalier, en terre libyenne, nous rappelle un passé pas si lointain. 
Dans le nord de l’Algérie, les affrontements avec l’armée coloniale française font rage, dont les batailles des Aurès-Nememcha-1955,1956. L’année 1957 connaîtra la montée en puissance de l’Armée de libération nationale. La grève des huit jours crée, sème le désarroi dans l’administration coloniale qui aura fort à faire avec la guérilla urbaine, à l’exemple de la bataille d’Alger en octobre 1957. Mais la lutte va être portée dans le Grand-Sud. Elle aura pour théâtre le village libyen d’Issine qui sera la cible de l’aviation française.
La localité de Sakiet-Sidi-Youcef, en Tunisie, subira des bombardements par air et par mer en février 1958. Sur sa lancée, l’administration coloniale établit un plan de bouclage de la région sud-est de l’Algérie selon le schéma des lignes Morice et Challe. Le prétexte est vite trouvé : Illizi est transformée en  base de repli des combattants algériens. D’ailleurs, ces derniers avaient organisé une attaque contre un convoi de l’armée française et s’étaient réfugiés de l’autre côté de la frontière, dans un village du nom d’Issine, faiblement peuplé. L’aviation française, appelée en renfort, n’hésite pas un instant à y déverser son lot de bombes, rasant tous les édifices, faisant de nombreux morts et de blessés. La population se souviendra de ce carnage. Les représailles reprendront une fois de plus en septembre 1958. Il faut dire que les événements d’Issine n’ont pas bénéficié de la même publicité comme pour Sakiet-Sidi-Youcef, place forte des dirigeants algériens qui y ont établi leurs quartiers généraux.  
L’apport du petit village libyen à la guerre de Libération nationale mérite d’être reconsidéré à sa juste valeur. À l’heure de la recrudescence des menaces terroristes, il devient impératif d’intégrer Issine dans un système global de valorisation des villes frontières. Un modeste monument a été érigé pour marquer ces événements, il a valeur de symbole dans l’histoire liant les deux pays. Peut mieux faire ! 
Brahim Taouchichet

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