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Rubrique Monde

Tunisie La tension monte au sommet du pouvoir

De Tunis, Mohamed Kettou
Entre le Président Kaïs Saïed d'une part, et le chef du gouvernement Hichem Mechichi et le président du Parlement et du parti islamiste Rached Ghannouchi, d'autre part, rien ne va plus. Non seulement chacun campe sur ses positions, mais  la tension monte d'un cran entre eux.
À l'interprétation individuelle faite par le président de la République quant à ses prérogatives relatives aux forces de sécurité intérieures qui, selon lui, sont soumises à son autorité tout comme l'armée, Mechichi et Ghannouchi, connus pour faire profil bas, sont sortis de leur carcan pour lui répondre du tac au tac.
Sous le coup de l'hécatombe sanitaire et une situation économique qui ne fait qu'appauvrir le peuple, les principaux dirigeants du pays semblent absents et avoir la tête ailleurs. Ces derniers jours, la bataille s'est déplacée vers l'interprétation de la Constitution, en l’absence d'une cour constitutionnelle dont la création tarde à venir. C'est une faille qui bénéficie au président de la République qui s'érige en l'unique personne habilitée à trancher en cas de divergence de vues.
En se déclarant l'unique chef des forces de la sécurité intérieure, Kaïs Saïed a provoqué le courroux du chef du gouvernement et ministre de l'Intérieur par intérim, Mechichi. Celui-ci n'a pas hésité à qualifier les propos du chef de l'État de « hors contexte », appuyé en cela par sa ceinture parlementaire, islamiste en particulier.
À ce propos, le parti de Ghannouchi est sorti, mardi, de son mutisme habituel à travers un communiqué fort éloquent et fort virulent.
Le parti islamiste se déclare étonné des justifications du chef de l'État de s'autoproclamer commandant en chef de toutes les forces portant des armes (armée, police, garde nationale et douanes). Pire encore, le parti islamiste accuse le Président Saïed d'avoir violé la Constitution, dans le but de conduire le pays vers un régime présidentiel. 
Marquant son soutien à Mechichi, le parti islamiste considère que Kaïs Saïed empiète, ainsi, sur les prérogatives du chef du gouvernement en déclarant que les forces de sécurité intérieure ne doivent obéissance qu'au chef de l'État. 
Poussant encore plus loin ses critiques, le parti islamiste considère que les agissements du chef de l'État constituent « une menace pour la démocratie, la paix civile et les acquis de la révolution ». Cerise sur le gâteau, un député, Rached Khiari, a fait valoir que Kaïs Saïed avait bénéficié, lors de sa campagne électorale, d'un soutien financier de l'ordre de 5 millions de dinars de la part de l'administration Trump. L'information a fait le tour de la toile et a coûté à son auteur, une convocation par la justice militaire. Mais, quand on sait que ce député « indépendant » militait dans les rangs de Al-Karama, appendice du parti islamiste, l'accusation ne peut avoir qu'un faible crédit.
Cependant, les observateurs s'interrogent, sans trouver de réponse, sur le choix de la date de ces irruptions contre le président de la République. Certains, et ils n'auraient pas tort, établissent un lien avec la récente visite de Kaïs Saïed en Égypte qui lui a réservé un accueil des plus chaleureux et, surtout, de l'avoir assuré de son soutien contre les islamistes. Depuis son retour au pays, il est, en effet, la cible de ses détracteurs, hier aphones et aujourd'hui la langue déliée, pour lui coller diverses accusations qui demeurent, souvent, infondées.
Entre-temps, l'épidémie de corona fait des ravages. Lundi, l'on a enregistré plus de 2 000 nouvelles contaminations et 93 décès au milieu d'une insouciance totale de la part des citoyens indisciplinés, et un gouvernement incapable d’appliquer les mesures préventives qu'il a toujours prises.
M. K.

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