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Rubrique Monde

Après Berlin et Madrid Le Maroc s’en prend à l’Iran

Sans preuve aucune, le ministre des Affaires étrangères de sa majesté Mohammed VI, en l’occurrence Nasser Bourita, a déclaré – tenez-vous bien — que l’Iran fournit des armes au Front Polisario et forme ses cadres. Même si le sujet de sa majesté nous a habitués à ce genre de «bobard», il faut reconnaître que sa dernière sortie n’est rien moins qu’une insulte à la bienséance dans les rapports internationaux.
Le membre du secrétariat national du Front Polisario, chargé de l’Europe et l’Union européenne, Oubi Bouchraya, a déclaré dimanche dernier que les allégations du ministre marocain des Affaires étrangères, sur le soutien militaire iranien au Front Polisario ne reposent sur rien. «Le rejet par l'ensemble de la Communauté internationale de la déclaration illégale de l'ancien Président américain Donald Trump concernant la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental occupé, a provoqué à Rabat une forme d’hystérie conduisant les autorités du royaume, suivies par la presse aux ordres, à des réactions hors du commun», a soutenu M. Oubbi dans une déclaration de presse. Il cite également l’ouverture de crises bilatérales avec les pays voisins, en particulier avec plusieurs pays européens, et mise en scène de mensonges et d’accusations sans fondement. Selon des médias, la dernière est due au MAE du Maroc qui, dans un entretien télévisé avec la présidente de l'AIPAC-USA, jeudi dernier, a repris son «disque rayé» du 1er mai 2018, dont il détient la «propriété intellectuelle», suivant lequel le «Front Polisario recevrait des armes de l’Iran, ainsi qu’une formation militaire pour ses cadres». «Pour la plupart des capitales au monde et les observateurs internationaux, ces assertions sont simplement des blagues qui n’impressionnent personne», a soutenu M. Oubbi. Cependant, souligne le diplomate sahraoui, «le Front Polisario oppose de nouveau un démenti catégorique et saisit l'occasion pour rappeler au MAE du Maroc le défi que nous lui avons lancé il y a trois ans, pour présenter des preuves aussi simples soient-elles, confirmant ses allégations, qui n'existent que dans l'imaginaire de celui qui a pris goût à les répéter, au gré des saisons».

L’argent du Makhzen
D’une seule voix, des médias espagnols crient à  l’unisson au scandale quant à la présence en Espagne du Président Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario. Mais très vite cette orchestration de mauvais goût, depuis le Maroc a été éventée. 
En effet, le Makhzen recourt, à son habitude, à la corruption connaissant les difficultés financières de certains titres de la presse espagnole, une pratique dont excelle notre voisin. Il le fait d’ailleurs si bien dans l’Hexagone qu’il tente de rééditer son coup dans la péninsule Ibérique. Pour ce faire, il n’hésite pas à recourir à une recette éculée, à savoir plus le mensonge est gros, plus il risque de passer. 
En la circonstance, la formule est toute trouvée : accuser le premier responsable sahraoui de «crimes contre l’humanité» au moment où le royaume chérifien tente par tous les moyens de cacher aux yeux de l’opinion mondiale la terrible répression qu’il pratique sur les Sahraouis des territoires occupés du Sahara Occidental. 
Les preuves flagrantes des exactions sont nombreuses. 
Pour l'avocat et diplomate sahraoui, Me Mouloud Saïd Haddamin, cette campagne a pour but de ternir l’image de la lutte pour l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui. C’est on ne peut plus clair.
B. T.

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