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Rubrique Monde

Les héritiers de Tartarin de Tarascon

Personnage fantasque, son goût immodéré pour l’aventure  le libérera des pesanteurs de la paisible petite ville française de Tarascon. C’est la tête en feu, des images d’exotisme à en revendre qu’il prit la décision d’embarquer pour l’Afrique, chasser le lion. Nous sommes en 1872, soit un demi-siècle après que les troupes napoléoniennes eurent envahi l’Algérie. Les gens du village célébreront le projet fou d’un personnage plutôt naïf mais surtout fantasque. Tartarin a sur lui tout l’attirail du chasseur : chapeau colonial, gibecière, une  cartouchière qui lui barre la poitrine et, bien sûr, sur le dos, un fusil à aiguille flambant neuf. Le petit port fluvial de Tarascon sur le Rhône lui fait des adieux émouvants. Le voilà voguant au gré des flots sur la Méditerranée. La durée de la traversée n’émousse pas son enthousiasme. Et c’est plutôt dans le port d’Alger que son bateau accostera. C’est le début d’une aventure avec une fille, « blanche » à sa grande surprise, qui l’entraînera dans les entrailles de La Casbah. Un temps dans les bras de la belle, très vite, il se ressaisit. Il lui faut ce lion, but final du saut dans ce pays d’Afrique sauvage. C’est à Blida qu’il se réveillera de son rêve. Une nuit, il tire sur une bête qu’il prit pour un lion et qui s’avérera être un âne. L’écrivain Alphonse Daudet lui épargnera d’autres déconvenues. Tartarin rentrera chez lui, faute de mieux, avec une peau de lion achetée au souk.
L’histoire verra se manifester les émules de Tartarin de Tarascon qui s’excitent depuis la capitale Paris à vouloir en découdre. C’est que ces belles âmes ne peuvent rester sourdes aux multiples appels de détresse. Qui mieux que l’enceinte de l’Assemblée nationale française (eh oui, toujours la France) pour sonner la mobilisation. Un peuple souffre le martyre, il faut vite se porter à son secours. Quelques escouades bien armées le délivreront des suceurs de sang. Après tout, il existe bien un « droit d’ingérence humanitaire », longtemps brandi par l’ex-cofondateur de « Médecins sans frontières », plusieurs fois ministre sous Chirac, Mitterrand et le félon Sarkozy. Éclaboussé par le scandale de « La Familia grande », œuvre de sa propre fille, Camille, le papa reprendrait bien du service même à 81 ans. Car, à bien y voir, intervenir dans une république bananière y a plus à gagner qu’à perdre. Et ça fera des Algériens heureux, sous la protection d’un État, un vrai, libre et démocratique, qu’ils n’ont jamais eu. Autoproclamés opposants démocrates, il y a dans leur démarche « comme un défaut », dirait l’humoriste Fernand Reynaud. 
En dépit des beaux discours, quels que soient les sponsors, ils ne réussiront jamais à voir l’Algérie et son peuple à travers le regard d’un Algérien, aussi enragé soit-il, contre le régime en place. Autre paradoxe (si l’on met de côté l’intermède de feu Aït Ahmed de Sant’Egidio), c’est de voir un pays qui met toute son énergie à dénoncer les interventions étrangères, voire ses propres enfants vouloir lui faire subir une telle infamie. Sauf que le temps des protectorats est révolu, et la démocratie octroyée est bonne pour un esprit aliéné. Les exemples de régimes, commis d’office, qui se sont « cassé la gueule », sont légion, ils sont source d’instabilité politique et de misère pour les peuples abusés par de fausses promesses. Chasser le lion ? Tartarin vous en parlera !
Brahim Taouchichet

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