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Tensions irano-américaines L’Iran fait état d’un incident précédent avec un drone américain

L’Iran a fait état dimanche de l’intrusion d’un «drone espion» dans son espace aérien fin mai, près d’un mois avant la destruction par Téhéran d’un autre avion sans pilote américain, qui a davantage exacerbé les tensions entre les deux pays. 
A Jérusalem, le conseiller à la Sécurité nationale du président américain Donald Trump, John Bolton, a averti l’Iran qu’il «ne devrait pas confondre prudence et retenue avec de la faiblesse», après que M. Trump a dit avoir annulé in extremis des frappes contre des cibles iraniennes en riposte à la perte du drone, le 20 juin. Selon le Washington Post et Yahoo! News, le président américain a en revanche autorisé secrètement des représailles sous forme de cyberattaques contre les systèmes de défense iraniens. Le Pentagone s’est refusé à tout commentaire. Alors que le bras de fer s’intensifie entre les deux pays ennemis, Washington doit rendre publiques lundi de nouvelles sanctions américaines «majeures» contre l’Iran et a, en outre, demandé, selon des sources diplomatiques, la tenue le même jour d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU. Envoyé à Téhéran afin de faire baisser la tension, le ministre d’Etat britannique Andrew Murrison a été fraîchement reçu. Kamal Kharazi, haut responsable aux Affaires étrangères iraniennes, a regretté le caractère «répétitif» des déclarations britanniques et européennes et reproché à Londres d’être alignée sur Washington. Les tensions irano-américaines ont été exacerbées avec la chute d’un drone militaire américain abattu le 20 juin par un missile iranien. L’Iran affirme que l’avion a violé son espace aérien et les Etats-Unis assurent qu’il a été abattu dans l’espace aérien international. Dimanche sur Twitter, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a fait état pour la première fois d’un autre incident impliquant un drone américain le 26 mai. Il a publié la carte de ce qu’il présente comme le relevé d’itinéraire d’un drone «MQ9» (code du drone de surveillance et d’attaque américain Predator B) au-dessus des eaux territoriales iraniennes au large d’Assalouyeh, grand centre pétrochimique. Selon la carte, l’appareil serait resté au moins 20 minutes dans l’espace iranien et aurait reçu trois «avertissements» des forces iraniennes. Selon M. Zarif, cet incident est une «preuve» supplémentaire que «la «bande à Bolton était à deux doigts d’entraîner (M. Trump) dans le piège d’une guerre» contre l’Iran. «La prudence a permis d’éviter cela, mais le «terrorisme économique provoque des tensions», ajoute-t-il, en allusion aux sanctions économiques américaines imposées à l’Iran. 
En début de soirée, Téhéran n’avait pas encore réagi officiellement aux informations sur les cyberattaques qui, selon le Washington Post, avaient été initialement proposées par l’état-major comme riposte aux attaques ayant ciblé le 13 juin deux pétroliers près du détroit d’Ormuz. Washington a accusé l’Iran qui a démenti. L’agence de presse iranienne Fars, proche des ultraconservateurs, a laissé, elle, planer le doute sur ces cyberattaques, disant que ces articles pourraient n’être qu’un «bluff visant à redorer la réputation de la Maison Blanche». 
En 2010, Téhéran avait accusé les Etats-Unis et Israël d’avoir, en pleine crise sur le nucléaire iranien, créé le puissant virus informatique Stuxnet, qui avait infecté des milliers de ses ordinateurs et bloqué les centrifugeuses utilisées pour l’enrichissement de l’uranium. Les tensions ne cessent de monter depuis le retrait américain en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran, privant ce pays des bénéfices économiques qu’il escomptait de ce pacte. Elles se sont intensifiées avec des attaques contre des pétroliers dans la région du Golfe en mai et en juin, imputées par Washington à Téhéran qui a démenti. Les Etats-Unis ont, depuis mai, renforcé leur dispositif militaire au Moyen-Orient, en arguant de «menaces iraniennes» contre des cibles américaines. Et de nouvelles frictions sont à prévoir avec l’annonce par l’Iran que ses réserves d’uranium enrichi dépasseront à partir du 27 juin la limite prévue par le pacte nucléaire censé limiter les activités sensibles de l’Iran. Washington et Téhéran ont beau répéter ne pas chercher la guerre, la forte tension fait redouter qu’une étincelle mette le feu au poudre et embrase tout le Moyen-Orient, région stratégique pour l’approvisionnement en pétrole de la planète. L’Iran a toujours nié vouloir se doter de l’arme atomique, mais M. Trump l’accuse de chercher secrètement à en fabriquer et de «déstabiliser» la région. 
Alors que les Etats-Unis alternent déclarations martiales et appels au dialogue, l’émissaire américain pour l’Iran, Brian Hook, a exhorté «tous les pays à convaincre l’Iran de désamorcer la tension» dans le Golfe. Et de répéter: «les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à une confrontation militaire avec l’Iran».

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