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Rubrique Monde

Quelques mots pour le dire Non, l’Algérie ne sera pas une deuxième Syrie

Qui ne se rappelle pas cet adolescent pleurant et criant à tue-tête « l’Algérie n’est pas la Syrie ! », au milieu d’une foule saisie d’émotion. C’était en plein Hirak. C’était en réponse à Ahmed Ouyahia qui avait tenté un parallèle avec une Syrie déjà plongée dans la guerre civile, en proie à de multiples tiraillements. L’ancien Premier ministre se croyait inspiré de mettre en garde contre un scénario catastrophe de ce genre. C’était manquer de perspicacité, alors que les énormes manifestations contre le régime Bouteflika poussaient à un changement pacifique, pour plus de liberté. En un mot, les « hirakistes » revendiquaient un sens à la vie dans le pays, une raison d’exister. Mais, visiblement, les deux protagonistes n’évoluaient pas dans un même monde. Il est vrai, au demeurant, que les expériences similaires dans des pays arabes pour le changement n’ont produit que chaos et incertitudes quant aux lendemains. Les « printemps arabes » ont laissé un goût amer du fait des frustrations et de leur échec.
Une décennie après l’explosion des contestations populaires, le constat est donc bien triste. Nombre de jeunes qui tenaient les premiers rangs des marches populaires et scandaient haut et fort leurs revendications légitimes, de guerre lasse, désertent le pays au péril de leur vie.
Le drame des migrations clandestines ne s’essouffle pas, pire, il a suscité l’apparition d’une faune de maquignons du genre humain sans foi ni loi. Une situation qui perdure et qui met surtout le pays face à de sensibles épreuves au plan interne. Un défi de plus au moment où il ne faut absolument pas baisser la garde face aux menaces induites par de nouvelles alliances dans un nouveau jeu géopolitique dans la région. Les deux protagonistes, cités plus haut, ont leurs raisons de s’alarmer. La Syrie fait l’effet d’épouvantail par les affres que vit sa population, atomisée et éparpillée aux quatre coins du monde, offrant un bien malheureux spectacle. Oui, l’Algérie n’est pas la Syrie. Oui, les dangers sont pour nous les mêmes.
L’instrumentalisation du Maroc participe de l’intention de nuire. Le Makhzen, en signant des accords militaires avec l’État d’Israël, montre qu’il est prêt à tout. S’il prend prétexte de la « marocanité » du Sahara qu’il veut s’approprier à n’importe quel prix, l’Histoire récente, notamment avec l’agression de 1963, rappelle qu’il reste nostalgique d’un « Grand Maroc » qu’il voudrait faire renaître sur la dépouille de ses voisins. Rêves vains mais le danger est réel. Si tu veux la paix, prépare la guerre, disait un stratège militaire parce que convaincu que la paix est à ce prix. Il faut bien comprendre que les manœuvres du Maroc sont le prélude à des changements de fond dans la région, voire même plus loin, Mali, Niger inclus. Il est donc tout naturel que la riposte à ces calculs doit tenir compte de cet état de fait. C’est pourquoi, les relations historiques de l’Algérie, qui remontent à la guerre de Libération nationale, devraient tempérer les ardeurs de tout prétendant à une « croisade ». Les arguments ne manquent pas. Et pour renforcer la vigilance qui s’impose dans ce genre de circonstances, la diplomatie algérienne se voit dévolues de lourdes charges. Tout observateur notera les enjeux énergétiques qui donnent bien des soucis aux pays consommateurs qui se préoccupent pour la sécurité de leurs approvisionnements en gaz. Important pays fournisseur, l’Algérie veille.
Avec le gazoduc transsaharien, à partir du Nigeria vers l’Europe, les appétits se trouvent décuplés. En Méditerranée, les dangers aussi. Dans ce questionnement d’actualité, la visite du ministre des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, est un indicateur d’une solidarité à toute épreuve
Brahim Taouchichet

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