Une attaque de drones, vendredi dernier, contre la capitale saoudienne a provoqué un incendie dans une raffinerie de pétrole. Elle a été revendiquée par les rebelles.
Les combattants houthis viennent de réaliser une avancée stratégique dans le nord du Yémen. Il s'agit de la seconde attaque majeure depuis début mars visant des installations énergétiques saoudiennes, soulignant une nouvelle escalade dans la guerre menée par une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite contre le plus pauvre pays au monde.
Les Houthis ont confirmé, dans un communiqué, avoir visé avec six drones, le géant pétrolier Saudi Aramco.
Ceux-ci ont multiplié les attaques en territoire saoudien ces dernières semaines. Riyad a annoncé, début mars, qu'un drone avait frappé un important port pétrolier, et qu'un missile balistique avait visé des installations d'Aramco dans l'Est.
L'attaque de vendredi dernier survient alors que les Houthis ont pris le contrôle d'une montagne aux alentours de Marib – dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen pro-saoudien, ce qui représente une avancée majeure pour conquérir cette ville stratégique.
Les rebelles ont « pris le contrôle du mont Hilan qui surplombe Marib, à l'issue de combats qui ont fait des dizaines de morts et de blessés », a indiqué un responsable militaire.
Marib, province pétrolière, est située à environ 120 kilomètres à l'est de la capitale Sanaâ, contrôlée depuis 2014 par les Houthis tout comme une grande partie du nord du pays. La prise de Marib représenterait un coup dur pour les forces pro-gouvernementales et pour l'Arabie Saoudite. Elle permettrait aux rebelles de disposer d'une nouvelle source de revenus.
La guerre a plongé le pays dans la pire crise humanitaire actuellement au monde, selon l'ONU. Elle a fait des dizaines de milliers de morts, d'après des ONG internationales, sans oublier les millions de déplacés et une population au bord de la famine.
Rappelons que, dès son élection, Joe Biden a annoncé la fin du soutien américain à la coalition saoudienne dans la guerre au Yémen, dans une tentative d’introduire une nouvelle donne politique.
Washington est allé jusqu’à retirer les Houtis de la liste des organisations terroristes, tout en sanctionnant deux de leurs principaux chefs.
B. T.
