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Rubrique Monde

Quand l’Algérie s’éveillera

Il y a certes cette immensité géographique qui en impose et qui la place au premier rang des plus grands pays du monde. Il y a aussi cette fausse pudeur de décliner son identité, doublée, dans les profondeurs de tout un chacun de nous, d’une fierté qui explose dans la clarté du jour lorsque l’occasion l’exige. On n’en parle pas, cela va de soi, car c’est en même temps l’autre facette de nous-mêmes. Comment est-ce possible de se renier ? De nombreux éléments concourent à construire cet imaginaire collectif autour d’un  pays qui a toujours su se relever face à l’adversité. C’est sans doute cela qui le rend inexpugnable et en même temps prompt à réagir contre tout ce qui peut menacer son existence, la rançon de sa pérennité. Une histoire jalonnée de tentatives d’anéantissement renouvelées mais toujours mises en échec. Au prix fort. 
Les différents envahisseurs qui se sont succédé avaient, chacun d’eux, leurs raisons propres, qu’elles soient d’ordre militaire ou religieuse, afin de s’assurer l’hégémonie. Romains contre Carthaginois, au nom de l’Islam depuis le Levant ou diligentée par la Sublime Porte contre les chevaliers de Malte au service de la très catholique Isabelle. «Nos ancêtres les Gaulois» ne seront pas du reste puisque après plusieurs tentatives infructueuses contre «El Djazaïr el Mahroussa», ils parviendront à prendre pied en ce jour funeste du 14 juin 1830. Toutes ces agressions portent le sceau de l’infamie qu’illustrent les massacres en grand nombre de populations ignorantes de leur environnement belliciste. Quelle que soit la durée de leur présence, les envahisseurs finiront par plier bagage, chassés manu militari. Les janissaires, venus officiellement en sauveurs, seront combattus. Pourtant, les nuits séculaires d’hégémonisme, de déni identitaire, de spoliations et d’exploitations inhumaines laisseront des traces profondes, parfois indélébiles, dans le corps social et la psyché du peuple, appelé à se fondre dans une nation moderne en construction. Interroger les pierres et autres vestiges peut-il restituer toutes les souffrances et les douleurs que ne racontent pas les livres d’histoire ?  Parler de l’Algérie antique, grenier à blé de Rome, prête à rire tant les récoltes nourricières étaient confisquées pour nourrir les légions romaines faisant ainsi mourir de faim des milliers de paysans sans défense. Un indice de taille : les multiples jacqueries appuyées par l’Église donatiste. Marqués au rouge par les coups du sort répétitifs à chaque période de leur existence, les lointains ancêtres nous lèguent un pays-continent allergique à toute domination étrangère. 
C’est l’Afrique aux Africains par extension que nous retrouvons d’ailleurs sous l’appellation de panafricanisme, synonyme de droit de s’affranchir de toutes les formes d’asservissement. Une doctrine qui ne survivra pas toutefois à ses pères fondateurs. C’est dire… Dans un contexte du plus fort qui écrase le plus faible, aujourd’hui encore, l’Algérie résiste, n’a pas d’autres choix, ne veut pas se laisser aliéner. Ses atouts la poussent à s’imposer en nation souveraine et faire entendre sa voix, son point de vue au sein de la communauté mondiale. Mais les gardiens de l’ordre mondial ne veulent pas des intrus du Hirak (originel), capables de jouer aux empêcheurs de tourner en rond. Ils veillent à la bonne marche de leurs affaires. Fidèles à la tradition de voir les peuples se soumettre, ils s’ingénient à les maintenir dans leur long sommeil. Doit-on affirmer comme Alain Peyrefitte à propos de la Chine : «Quand l’Algérie s’éveillera…»
Brahim Taouchichet

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