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Rubrique Monde

France Zemmour plus à droite que l'extrême droite

Marseillaise, chants militaires, «on est chez nous»... Le public se chauffe, risque de dérapage, il a fallu que la sécurité intervienne.
C’est un Eric Zemmour drapé dans son costume de candidat à la présidentielle d’avril prochain qui se déplace dans les villes de son choix pour y animer des meetings sous protection policière renforcée. De nombreux partisans «radicalisés» convergent à ses rendez-vous pour écouter un discours qu’ils attendent : raciste, xénophobe et anti-immigration. Et c’est une ambiance de violence entre ses partisans et ceux opposés à ses positions tranchées. Il en est ainsi en région parisienne de la Seine-Saint-Denis qu’il qualifie d’«enclave étrangère» parce qu’accueillant des commerces et des familles d’immigrés de toutes nationalités au demeurant.
Dans la ville de Villepinte, plusieurs heures avant le discours, l’ambiance était électrique dans la salle, où des drapeaux tricolores étaient distribués au public. Marseillaise, chants militaires, «on est chez nous»... Le public se chauffe. Un peu trop même. Car il a fallu que la sécurité intervienne pour exfiltrer (temporairement) les journalistes de Quotidien pris à partie. Le candidat Zemmour met le feu à la salle, lançant : «La meute est désormais lancée à mes trousses, les journalistes veulent ma mort sociale, et les djihadistes ma mort tout court.» Des groupuscules vêtus de noir se promenaient dans la salle, sans que l’on sache précisément leurs relations avec la sécurité. Équipés de bâtons, parfois cagoulés. Les chaises virevoltaient. Les coups fusaient. Zemmour, qui voulait que ce meeting lui permette d’endosser définitivement le costume de candidat, aura surtout montré que cette première a réuni, dans le discours comme dans les gestes, ce que l’extrême droite produit de pire. Chauvinisme à fleur de peau, un partisan déclare : «Zemmour doit incarner le corps immémorial et immortel de la France. Il doit n’être rien d’autre que ce que la France attend depuis un demi-siècle. Il n’est pas assez d’être président de la République, il doit être roi de France».
Des voix chuchotent que le parti à créer du candidat s’appellera «Reconquista». Difficile de ne pas y voir une référence directe à la «Reconquista», cette période médiévale durant laquelle les royaumes chrétiens de la péninsule Ibérique avaient chassé les musulmans et les juifs.
B. T.

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