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L’ANP, clé de voûte de la résilience nationale

Le rappel relève du truisme : l’ANP est depuis l’indépendance la pierre angulaire et la clé de voute de la résilience nationale. Le renforcement de ses capacités de réponse à tout type de menace sera toujours le cœur du réacteur nucléaire de cette résilience. Heureux de constater aujourd’hui que l’essor de l’outil de défense nationale n’a pas pâti de l’œuvre de destruction méthodique du potentiel immunitaire de l’Algérie pendant les années du terrorisme et la période du bouteflikisme prédateur et déprédateur. Fort heureusement, le corps de bataille a été considérablement modernisé : la remise à niveau de certains équipements, les nouvelles acquisitions technologiques et le degré de maîtrise opérationnelle révélés à l’occasion d’exercices tactiques et stratégiques réguliers n’ont pas donné jusqu’ici motif à quelque inquiétude. Bien au contraire.
Le renforcement méthodique et continu du système de défense restera sans doute une grande priorité nationale. Elle procède de l’obligation patriotique de fortification de la résilience nationale. Devoir d’autant plus grand et pressant que toutes les frontières terrestres du pays sont désormais sources de menaces tactiques et stratégiques : à l’Est, au Sud et à l’Ouest, des conflits armés qui menacent de s’intensifier, avec un risque de débordement possible. Sanctuariser davantage le territoire national pour être en mesure de répondre, en temps réel, à tout type de menace, est à présent une tâche de tous les instants. Surtout que le voisin de l’Ouest, qui représentait jusqu’à une certaine date une menace militaire classique, est désormais l’allié stratégique d’Israël. Plus que jamais, sa base arrière et sa tête de pont face à l’Algérie devenue de fait le chef de file de l’opposition à la normalisation avec Tel-Aviv. Secret de Polichinelle en djellaba et en babouches, l’ennemi historique du Monde arabe est le cerveau intelligent à peine dissimulé d’un Makhzen redoublant d’agressivité diplomatique, d’inimitié cybernétique et d’hostilité médiatique à l’endroit de son voisin. Tout en densifiant son outil de guerre classique et son dispositif cybernétique globalement orientés vers son voisin de l’Est. 
Dans le domaine de la défense informatique, la révélation de l’existence d’une surveillance numérique tous azimuts de l’Algérie, par le biais du super logiciel espion israélien Pegasus, implique de réfléchir dorénavant en termes de guerre numérique implacable. De s’inscrire donc dans une logique de cyberdéfense pour mieux développer une stratégie nationale pour la sécurité du numérique englobant indistinctement les domaines militaire et civil. Enjeu majeur et priorité stratégique, la cyberdéfence est de nos jours, et davantage demain, le premier garant de la souveraineté nationale. Le ministère de la Défense nationale a indéniablement accompli beaucoup de progrès en matière de protection dans le cyberespace, mais cela reste assez insuffisant au regard de l’ampleur des menaces y afférentes. Enjeu militaire par excellence, la cyberdéfense ne doit plus être limitée au seul secteur militaire, répétons-le. Elle doit être une priorité gouvernementale. À savoir une lutte informatique défensive et offensive de tous les instants. C’est que la garantie de la souveraineté numérique de l’Algérie constitue un super défi pour notre armée et pour la nation tout entière. L’augmentation considérable des attaques informatiques en témoigne, comme en atteste, de manière encore plus spectaculaire, l’opération Pegasus qui a choisi des cibles significatives dans tous les domaines de la vie publique et sociale dans le pays.
Les armées fortes du monde intègrent le combat cybernétique comme un mode d’action privilégié, dont les effets se combinent à tous les autres dans une démarche globale propre au temps de guerre comme au temps de paix. La compétition féroce et la conflictualité élevée ne se limitent plus aux seuls espaces traditionnels : Terre, Mer, Air et à l’espace pour les puissances spatiales. Elles se sont étendues à ce nouveau champ de guerre informatique au fur et à mesure que croissait l’utilisation des données numériques et les besoins de se renseigner en permanence sur les autres.
Le cyberespace est désormais envisagé comme arme d’emploi, à part entière, dans toutes les opérations. Partant de cette idée, l’ANP gagnerait beaucoup à ne plus confier la vigilance, la défense et l’offensive numériques à ses seuls services de sécurité, de renseignements et de transmissions, sans l’existence d’une structure d’état-major ad hoc de coordination et d’action. Elle trouverait un avantage évident à dédier à la cyberdéfense, un corps d’armée à part entière, intégré et autonome et qui viendrait s’ajouter aux six corps classiques qui structurent déjà son corps de bataille. Le rôle crucial de la cyberdéfense militaire doit être solennellement consacré, c’est une plate évidence. Il devrait, par conséquent, trouver sa consécration dans les projets de programmation militaire, avec l’augmentation significative des moyens financiers, matériels et humains à hauteur nécessaire. Ce qui nécessite notamment le recrutement du nombre indispensable de cyberguerriers et de défenseurs numériques, formés dans l’esprit de la guerre informatique défensive et de la guerre informatique offensive. 
Si la création urgente d’un corps d’armée voué tout entier à la cyberdéfense est nécessaire, impérieuse et vitale même, elle ne serait cependant pas suffisante en soi. Son existence devrait s’appuyer sur une stratégie nationale pour la sécurité du numérique, mobilisant activement tous les secteurs civils et militaires concernés, dans une démarche de mutualisation des moyens et des intelligences. Cette stratégie nationale devrait se baser sur la transition numérique de la société dont les contours sont encore assez flous, il est vrai. Elle devrait être l’objet de travaux interministériels coordonnés par une future Agence nationale de sécurité des systèmes informatiques, placée sous l’autorité du président de la République. Son existence répondrait aux nouveaux enjeux relatifs aux évolutions fulgurantes des usages numériques et des menaces liées. Avec des objectifs essentiels : garantir la souveraineté nationale, apporter des réponses puissantes contre la cybermalveillance, faire de la sécurité numérique un avantage concurrentiel pour les entreprises algériennes et, au final, mieux renforcer la voix de l’Algérie à l’international. 
Avec une telle stratégie, l’État algérien fort s’engage au bénéfice de la sécurité des systèmes d’information grâce à une réponse militaire et civile synchronisée. Un engagement qui vise à garantir la pérennité d’un bouclier informatique national et la confiance numérique dans le pays, sans lesquels d’autres Pegasus feraient leur miel numérique en Algérie. 
N. K.

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