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Rubrique Pousse avec eux

Ah’chem !

Des feux intelligents bientôt dans Alger. Oh ! Même sans feu, on se serait juste contenté d’un peu…

… d’intelligence ! 

D’abord ça, que je pose sur un coin de la table : Gaïd-Salah n’est pas mon père. Gaïd-Saïd n’est pas mon frère. Gaïd-Salah n’est pas un vague oncle. Il n’est pas de ma famille. Ni de sang ni de vision du monde, et par conséquent de l’Algérie. Voilà ! C’est là, et à la réflexion, au lieu de poser ce truc dans un coin de la table, je le déplace et le met bien au milieu. Maintenant, passons au sujet : pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi aujourd’hui seulement, et maintenant que Gaïd-Salah est mort ? Je ne suis pas un modèle de « vertu religieuse », mais je suis profondément algérien. Et chez nous, lorsqu’un homme est mort, on cesse d’aboyer au bord de sa tombe et d’applaudir les vers ! C’est comme ça ! Appelle-ça de l’atavisme, de l’archaïsme ou tous les trucs pas bien qui se terminent par « ismes », mais c’est comme ça. Tiens ! A titre d’exemple, lorsque ton frère passera de vie à trépas, je ne l’évoquerai plus ici, dans cet espace. Par archaïsme séculaire — que je revendique comme matriciel dans ma fondation imparfaite — et par conviction qu’il ne servira plus à rien de l’évoquer une fois mort. Et donc, je te repose la question, Prince Saïd : pourquoi avoir enfin ouvert ta bouche pour accabler d’accusations un homme mort ? Et qui plus est avec cette « histoire extraordinaire » d’un Gaïd qui aurait fait le siège armé et blindé de la famille Bouteflika, ici et ailleurs pour l’obliger à briguer un 5ème mandat ? D’accord, ton frère, puis toi nous avez pris pour des buses 22 ans durant. Même est-ce une raison pour une prolongation tacite, en 2020 de ce contrat en mépris et en foutage de gueule ? Dit moins poétiquement : et si t’arrêtais de vouloir nous entuber, même de derrière des barreaux ? El-Shorafa, c’est Gaïd-Salah ? Les martyrs du 14 juin 2001, c’est Gaïd-Salah ? Les « folles soirées de Zeralda » avec Alilou et les autres bitumeurs du dimanche et vendeurs de pièces détachées, c’est Gaïd-Salah ? A la vérité, je n’attends pas de réponses à toutes ces questions. Ni de retour en décence ! Ni n’espère de toi le courage de dire les choses en face des mirettes, les yeux dans les yeux, comme dirait l’autre. Et pas dans une villa truffée de micros. Encore moins aux abords d’une tombe encore fumante. Quel que soit celui qui y a été enseveli. Tu vois ! Nous sommes peut-être ces « nains » que ton frère décrivait avec une délectation haineuse rare, ces gueux sans culture ni « hadhara », mais nous respectons les macchabées en leur disant merde quand il faut le dire. De leur vivant ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

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