En décembre, je vote El Bouchi ! Le seul à avoir un programme qui…
… déchire !
- Et donc là vous êtes en train de manifester en faveur d’une élection présidentielle en décembre. Dites devant nos caméras tout le bien que vous pensez de ce scrutin.
- Heu… ben… non ! Là, comme vous le voyez, je manifeste contre cette élection précipitée. Et sur ma plaque, il y a écrit…
- Oui ! Oui ! Je sais lire ! Je suis journaliste professionnel, ne l’oubliez pas ! Je vois bien que vous avez griffonné «Non à la précipitation» sur votre bout de carton ! Et justement, les autorités font tout ce qui est en leur pouvoir pour lutter efficacement contre les précipitations qui ont sinistré plusieurs régions du pays ces dernières heures. Ensemble, nous arriverons à vaincre les inondations. Et pour être ensemble, il faut donc aller voter en masse.
- Mais je suis déjà ensemble ! Avec tous ces gens que vous voyez autour de nous et que vos caméras balaient depuis tout à l’heure. D’ailleurs, je me demande pourquoi le bouton «son» de vos caméras est sur mute» ?
- C’est juste un problème technique. Qui sera résolu. Au montage. L’essentiel étant que les Dézédiennes et les Dézédiens se rendent compte de la formidable liesse populaire autour de la présidentielle de décembre. Vous êtes pour un scrutin à candidat unique ou pour une course à plusieurs ?
- Mais je me tue à vous répéter depuis tout à l’heure que je suis contre cette présidentielle forcée…
- Ne vous tuez surtout pas ! D’autres s’en chargeront à votre place…
- En temps utile, je suppose ? Comme pour le montage de vos bandes et le problème son ?
- Ne jouez pas au plus fin ! J’ai un sujet à boucler !
- Comme ceux-là en face qui bouclent à tout-va les manifestants, n’est-ce pas ?
- Quels autres ? Personne ne se fait boucler ! Y a juste ce foutu sujet à boucler. Et faut que je trouve un autre mariole moins aigri que vous.
- Oh ! Vous allez en trouver, assurément. Peut-être pas ici, mais vous finirez bien par en trouver.
- Où ? Comment ?
- En vous éloignant, vous, vos caméras, vos micros en mode «mute» et vos salles de montage le plus possible de ces nuages de thé que nous fumons pour rester éveillés à notre cauchemar qui continue.
H. L.
