France. Éric Zemmour adoucit son discours et déclare au meeting
de Villepinte « Je tends la main à mes frères musulmans ». La main ?
Ou juste une partie de la main ?
Je l’écris et le pose là, d’entrée : les réactions lues et entendues ici et là sur les 100 millions de dollars octroyés à la Palestine par la Dézédie et qui disent en gros : « Nous sommes dans la m… et nous donnons ce fric aux Palestiniens ? » sont ce que j’ai lu de plus abject, de plus ignoble sur ces vingt dernières années, au moins. Et Dieu sait qu’il s’est dit des choses crasses chez nous depuis un certain temps. Mais c’est comme ça. Des particules d’azote périmé ouvrent leur clapet sur la Palestine en 2021, oubliant un truc essentiel : si elles peuvent se l’ouvrir, leur gueule chlinguante, c’est parce qu’elles vivent dans un pays indépendant. Et si ce pays est devenu indépendant, c’est aussi parce que des nations et des peuples, dont certains comme la Tunisie étaient dans le dénuement quasi-total, nous ont aidés. Ont été solidaires. Moralement. Mais aussi matériellement. En vies humaines. Et en monnaie sonnante et trébuchante qui nous a permis d’acheter des armes et des munitions pour combattre la France coloniale. C’est facile ensuite, de son confort bobo-algérois de cracher sur la Palestine et de se réfugier derrière la crise pour dénoncer cette aide de 100 millions. Ça se voudrait populiste et démago. Ça ne l’est même pas ! Vous savez pourquoi ? Parce qu’en dehors du périmètre de certains salons feutrés, il y a ce peuple de Dézédiennes et de Dézédiens foncièrement, fondamentalement et hyper majoritairement inscrit dans la cause libératrice de la Palestine du colonialisme israélien. Et que ceux qui se réclament « démocrates » et tiennent cet argumentaire méprisant et dégradant envers le peuple palestinien ne s’avisent même pas d’aller sur des terrains glissants. Du genre, « nous les Algériens, devons d’abord nous préoccuper de notre sort peu enviable ». Chiche les caniches ! Qu’un référendum sur la question palestinienne soit organisé chez nous et à tous les coups, vous vous feriez ratatiner. À la vérité ceux qui critiquent le geste de Djidji et des autorités algériennes méritent une définition bien de notre terroir : « Machi M’asslin ». Ils n’ont pas un gramme en eux de noblesse et d’enracinement dans l’humanité et l’humanisme ! Et surtout, et par-dessus tout, ils ont, au mieux, escamoté les messages testamentaires des plus grands révolutionnaires qui ont marqué les luttes pour les indépendances : « N’oublie pas d’où tu viens et ce que tu étais. » Au pire, ils n’ont plus de « hachma », de honte à afficher des profils bardés du drapeau frappé de l’étoile de David sur les réseaux sociaux. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
