-Ça y est ! Ils sont lâchés !
-Qui est lâché ?
-Les « Taisez-vous » !
- ???
T’as l’impression qu’ils n’attendaient que ça ! Comme dans les starting-blocks, prêts à bondir. Et ils ont bondi. Des diables hors de leur boîte rance d’odeurs putréfiées. Celles qui émanent généralement des caveaux et catacombes de la «mauvaiseté» sommeillante. À peine l’arbitre Escobar a-t-il mis le sifflet dans sa bouche pour signifier la fin de partie contre la Guinée Équatoriale, qu’ils se sont déchaînés. Rarement vu autant de haine en déversoir, en torrent continue. T’as beau avoir construit une équipe à partir de rien, en un rien de temps, en trois ans, t’as accroché sur le maillot de tes joueurs une deuxième étoile africaine, la première remontant à … 1990, t’as aligné une série mondiale de matchs sans défaite, t’as créé un esprit dans une équipe jusque-là constellée de noms, mais sans âme, t’as fait tout ça et plus encore, mais rien n’y fait ! Les caveaux à fiel sont ouverts et s’en échappe cette odeur infecte, celle qui trahit l’ingratitude élevée au rang de doctrine et de stratégie. Mais que l’on ne s’y trompe surtout pas. À ce niveau-là de hargne haineuse, ce n’est plus la déception d’avoir perdu un match. Noooon, pensez-vous ! C’est la revanche attendue. La fenêtre de tir enfin trouvée dans ce parcours nickel et étincelant de Djamel Belmadi et de sa troupe. Tu t’échines à leur dire et à leur répéter qu’une équipe ne peut pas, sur un segment de temps aussi long, maintenir un pic de forme au top, qu’aux pics de formes succèdent nécessairement des courbes descendantes, tu leur précises qu’il s’agit de physiologie du sport, de physiologie, tout court, que cette Coupe d’Afrique coïncide malheureusement avec cette déclinaison après le pic de forme, wallah walou ! Non pas qu’ils rencontrent des difficultés à écouter, que leur ouïe elle aussi soit soudain-tout-à-coup atteinte par la baisse de forme auditive, Nada ! Ils n’écoutent pas, pour une raison toute simple. Bête à pleurer : ils ne sont pas là pour t’écouter. Pour entendre cela. Parce que ce n’est pas leur boulot d’entendre raison. Leur boulot, à ce niveau-là aussi, celui du sport, c’est de casser de l’Algérien à la moindre occasion, fût-elle celle d’un match perdu. Un match, ya aâdjaba ! Alors, oui ! Traitez-moi de parano, d’affabulateur, mais à mes yeux, et je n’en démordrais pas, les attaques féroces et en flux continu contre Belmadi et les Verts font, elles aussi, partie d’un ensemble, d’un tout amalgamant, sciemment entretenu et n’ayant qu’un seul but. Désunir. Fragiliser. Déstabiliser. Fracturer. «Namimiser» l’Algérie ! Tout est «bon» dans cet assaut contre la citadelle Dézédie afin d’en diminuer l’immunité et les défenses. Même deux fois 90 minutes contre la Sierra Leone et la Guinée Équatoriale. Ça aussi, c’est toujours bon à prendre, à enfourcher ! L’essentiel étant de nous ramener aux temps anciens. Lorsque nous regardions ces compétitions à la télévision, où que nous étions sortis des qualifs en poule, avant les tournois. Désolé, mais j’ai cassé volontairement mon rétroviseur. Et j’ai bouché mes oreilles aux appels au lynchage qui s’élèvent ici et là. Hier, en 2018, aujourd’hui, en 2021 et demain au Qatar, en 2022, avec les Verts et Belmadi. Sec ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
