L’université M’hamed-Bougarra de Boumerdès (UMBB) est fermée comme
toutes les universités du pays à cause du Covid-19. Eux pouvaient rester
chez eux, mais l’esprit de solidarité avec leurs compatriotes qui
affrontent l’épidémie de Covid-19 les a fait revenir à leurs éprouvettes
et à leur laboratoire pour participer au combat contre ce mal.
Ils ont décidé de fabriquer, en grande quantité, un gel aux normes que sont celles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce gel est, faut-il le rappeler, un élément fondamental dans la prévention contre ce virus. Eux, c’est l’équipe de chercheurs, enseignants, doctorants et chimistes qui, sous l’autorité de Boudjemaâ Hamada, doyen de la Faculté des hydrocarbures et de la chimie de l’UMBB, a commencé jeudi à produire le liquide avec des moyens rudimentaires. Ce produit désinfectant est mis dans des flacons de 100 millilitres.
La bouteille pourrait être utile durant une semaine à une seule personne. Jeudi, ils avaient entre les mains 100 litres d’alcool éthylique pour les transformer en 180 litres de gel. C’est donc 1800 flacons de désinfectant qui seront distribués. S’il est bien conservé, il a une durée de vie conséquente. «Nous allons distribuer gratuitement ces flacons par le biais de nos agents dans les endroits publics. Nous ciblons les citoyens modestes», nous a affirmé le professeur Mustapha Yahi, recteur de l’UMBB. Il y a lieu de noter que les autorités de la wilaya ont apporté leur appui à cette initiative. Elles ont sollicité, par le biais de la directrice du commerce, Samia Ababsa, quelques industriels de la région qui ont fait, par exemple, don de flacons en plastique ou de mélasse pour produire de l’alcool éthylique.
Le docteur Amar Iritki, qui fait partie de l’équipe, nous a expliqué la composante chimique de ce gel. Il y a 83% d’alcool éthylique, de l’eau distillée, de l’eau oxygénée, une petite quantité d’huile essentielle. Selon le professeur Hampada, on pourrait mettre dans cette solution la pâte extraite de la plante grasse médicinale aloe vera (sebbar).
Cette plante, gélatineuse, existe partout en Algérie. En fait, tous les adjuvants nécessaires à la production du gel, selon les normes de l’OMS, sont disponibles dans la wilaya de Boumerdès puisqu’une raffinerie de sucre existe à Ouled-Moussa. Seul inconvénient, pour faire fermenter la mélasse et la transformer en alcool éthylique, un délai de 8 jours est nécessaire. En plus, la circulation de ce produit est réglementée et sa production l’est encore plus.
Pourquoi pas le montage urgent d’une unité de production semi-industrielle ?
Jeudi dernier, l’équipe a été destinataire de 200 litres d’alcool fournis par leurs collègues des laboratoires des autres facultés. Le professeur Hamada promet de produire, avec les moyens rudimentaires de conditionnement, autour de 3 000 flacons. Le collectif a reçu plusieurs centaines de litres de mélasse, mais il doit patienter jusqu’à la fin de la fermentation, c'est-à-dire 8 jours, pour utiliser l’alcool extrait. Après ce que nous avons vu et les explications que nous ont fournies ces techniciens, nous nous sommes interrogés sur la possibilité d’installer en urgence une petite unité de production, d’autant plus que ce gel est très important dans la prévention contre le Covid-19. Le professeur Hamada nous répond : «Je pense que c’est possible. Cela ne nécessite pas l’utilisation de la haute technologie et les installations sont faciles à trouver et à monter.» Son chef, le professeur Yahi, va plus loin. D’après lui, l’université algérienne a beaucoup de solutions à proposer à la société pour résoudre ces problèmes. «Si un industriel souhaite installer une unité de production d’alcool éthylique ou du gel de manière industrielle, nous sommes prêts à l’accompagner. Beaucoup d’industriels ignorent qu’il y a des milliers de solutions au sein de l’université. Qu’ils se rapprochent de nous, nous les aiderons.»
A noter qu’une seconde équipe commençait à se constituer jeudi à l’UMBB pour produire des masques.
Abachi L.
Ils ont décidé de fabriquer, en grande quantité, un gel aux normes que sont celles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce gel est, faut-il le rappeler, un élément fondamental dans la prévention contre ce virus. Eux, c’est l’équipe de chercheurs, enseignants, doctorants et chimistes qui, sous l’autorité de Boudjemaâ Hamada, doyen de la Faculté des hydrocarbures et de la chimie de l’UMBB, a commencé jeudi à produire le liquide avec des moyens rudimentaires. Ce produit désinfectant est mis dans des flacons de 100 millilitres.
La bouteille pourrait être utile durant une semaine à une seule personne. Jeudi, ils avaient entre les mains 100 litres d’alcool éthylique pour les transformer en 180 litres de gel. C’est donc 1800 flacons de désinfectant qui seront distribués. S’il est bien conservé, il a une durée de vie conséquente. «Nous allons distribuer gratuitement ces flacons par le biais de nos agents dans les endroits publics. Nous ciblons les citoyens modestes», nous a affirmé le professeur Mustapha Yahi, recteur de l’UMBB. Il y a lieu de noter que les autorités de la wilaya ont apporté leur appui à cette initiative. Elles ont sollicité, par le biais de la directrice du commerce, Samia Ababsa, quelques industriels de la région qui ont fait, par exemple, don de flacons en plastique ou de mélasse pour produire de l’alcool éthylique.
Le docteur Amar Iritki, qui fait partie de l’équipe, nous a expliqué la composante chimique de ce gel. Il y a 83% d’alcool éthylique, de l’eau distillée, de l’eau oxygénée, une petite quantité d’huile essentielle. Selon le professeur Hampada, on pourrait mettre dans cette solution la pâte extraite de la plante grasse médicinale aloe vera (sebbar).
Cette plante, gélatineuse, existe partout en Algérie. En fait, tous les adjuvants nécessaires à la production du gel, selon les normes de l’OMS, sont disponibles dans la wilaya de Boumerdès puisqu’une raffinerie de sucre existe à Ouled-Moussa. Seul inconvénient, pour faire fermenter la mélasse et la transformer en alcool éthylique, un délai de 8 jours est nécessaire. En plus, la circulation de ce produit est réglementée et sa production l’est encore plus.
Pourquoi pas le montage urgent d’une unité de production semi-industrielle ?
Jeudi dernier, l’équipe a été destinataire de 200 litres d’alcool fournis par leurs collègues des laboratoires des autres facultés. Le professeur Hamada promet de produire, avec les moyens rudimentaires de conditionnement, autour de 3 000 flacons. Le collectif a reçu plusieurs centaines de litres de mélasse, mais il doit patienter jusqu’à la fin de la fermentation, c'est-à-dire 8 jours, pour utiliser l’alcool extrait. Après ce que nous avons vu et les explications que nous ont fournies ces techniciens, nous nous sommes interrogés sur la possibilité d’installer en urgence une petite unité de production, d’autant plus que ce gel est très important dans la prévention contre le Covid-19. Le professeur Hamada nous répond : «Je pense que c’est possible. Cela ne nécessite pas l’utilisation de la haute technologie et les installations sont faciles à trouver et à monter.» Son chef, le professeur Yahi, va plus loin. D’après lui, l’université algérienne a beaucoup de solutions à proposer à la société pour résoudre ces problèmes. «Si un industriel souhaite installer une unité de production d’alcool éthylique ou du gel de manière industrielle, nous sommes prêts à l’accompagner. Beaucoup d’industriels ignorent qu’il y a des milliers de solutions au sein de l’université. Qu’ils se rapprochent de nous, nous les aiderons.»
A noter qu’une seconde équipe commençait à se constituer jeudi à l’UMBB pour produire des masques.
Abachi L.
