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Rubrique Régions

BOUMERDÈS Dilapidation d’un énorme potentiel d’irrigation de milliers d’hectares

Équipements de pompage de 3 barrages saccagés, 16 puits en situation d’abandon, barrage de Hamiz à sec… C’est la production agricole de Boumerdès qui mange son pain noir. Fellahs et autorités se partagent la responsabilité sur une bonne  partie d’un immense gâchis.
À l’est de Boumerdès, 1 600 hectares de terres sur lesquelles on pourrait produire à haut rendement grâce à la disponibilité de l’eau de 3 barrages ne sont pas irriguées depuis des décennies. La cause, le saccage des équipements de pompage et les réseaux de distribution, par les terroristes puis par certains riverains qui ont volé ce qui restait de ces installations. Il s’agit de trois petits barrages destinés exclusivement à l’agriculture. 
Le barrage de Cap-Djinet (2,82 millions de m3) qui devait couvrir les besoins pour 500 hectares, le barrage de Sahel-Bouberak, dans la commune de Sid-Daoud, (3 millions de m3) conçu pour 600 ha et le barrage Chender, dans la commune de Laâziv dont la capacité de 1,28 million de m3 pouvait permettre l’irrigation de 500 ha. 
Concernant le barrage de Chender, le réseau de distribution d’eau pour 260 ha a été  rénové il y a quelques années par la DSA(Direction des services agricoles) de Boumerdès. Cela a coûté 19 milliards de centimes au Trésor public mais il n’a jamais fonctionné. Il y a lieu de noter que seuls quelques riverains de ces trois barrages qui peuvent se payer des moto-pompes puissantes pratiquent le pompage sauvage. 
Il est utile de préciser que la réalisation des barrages de Cap-Djinet et de Sahel-Bouberak a été financée, rappelle Hamoud Ibaouni, notre ancien confrère de Liberté, par l’Union soviétique, comme gage d’amitié de l’URSS envers l’Algérie. D’ailleurs, ce ne sont pas les seules infrastructures que l’Union soviétique avait financées au profit de la wilaya de Boumerdès. Même l’amitié entre deux Etats a été piétinée. En sus des 3 barrages cités plus, 16 puits forés dans la plaine du Bas-Sebaou dans la commune de Baghlia, pouvant, par ailleurs, donner globalement, selon nos informations, environ 160 litres/seconde sont à l’arrêt depuis plus 23 ans. De quoi irriguer des milliers d’hectares. 
Ces puits sont en situation d’abandon depuis 1998 date à laquelle l’APW de Boumerdès a voté, sur instigation de l’administration, la dissolution de l’OPIB (Office du périmètre irrigué de Boumerdès). En fait, depuis cette dissolution, personne ni aucune institution n’a présenté, à qui de droit, un rapport sur le sort réservé aux biens immobiliers (villas et habitations) et autres biens, véhicules qui appartenaient à cet office. Pendant un certain temps, des rumeurs avaient circulé au sujet du détournement d’une villa et d’autres infrastructures ainsi que des véhicules. Aucun responsable ne s’est inquiété sur la destination prise par ces biens. 
Revenant à l’irrigation pour signaler que le barrage du Hamiz (15 millions de m3) est à sec depuis presque une année. L’information nous a été confirmée par une source de la DRE (Direction des ressources en eau) de Boumerdès. Selon cette source, habituellement 70% de l’eau retenue est pompée pour les fellahs de Boumerdès pour irriguer environ 2.000 hectares. Le reste (30%) est attribué aux agriculteurs des wilayas d’Alger et de Blida. Il n’y plus rien à pomper.
Concernant la gestion et la sauvegarde des 3 barrages, des 16 puits  et les réseaux de distribution de l’eau, les autorités ont tout fait pour impliquer les fellahs. Rien à faire. Des réunions ont été organisées et des tentatives de création d’association d’irrigants ont  buté sur de cuisants échecs. Certains fellahs se complaisent dans le vol de l’eau et le laisser faire. À ce jour, ce problème de gestion persiste.
Abachi L.

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