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Bouira La culture du pistachier, l’autre créneau porteur

Depuis quelques années, la culture du pistachier semble attirer de plus en plus d’agriculteurs au niveau de la wilaya de Bouira. Il faut dire que cet intérêt pour cette culture au niveau de la wilaya n’est pas le fruit du hasard mais relève plus d’un retour aux sources puisque, dans les années 1970 déjà, la wilaya de Bouira était pionnière dans cette culture du pistachier, surtout dans cette région comprise entre Ath Leksar et M’Chedallah.
Dans la région de M’Chedallah, une ferme pilote était exclusivement dédiée à cette culture et le verger existant à l’époque, était connu à l'échelle mondiale puisque les pistaches de M’Chedallah étaient exportées pendant des années en Arabie Saoudite.
Des années plus tard et à cause d’une certaine politique agricole, qui a débuté par des restructurations tous azimuts, cette ferme fut abandonnée… aux herbes sauvages.
Aussi, pour la culture du pistachier, il faudra attendre les années 2010 pour voir un regain d’intérêt pour cette culture au niveau de certaines wilayas situées dans les régions steppiques d’Algérie tant cet arbre rustique est largement résistant aux sécheresses et s’adapte à tous les sols. De fait, ce n’est que naturellement que les premières wilayas à manifester leur intérêt pour cette espèce d’arbre fruitier, sont celles des régions steppiques du pays comme El Bayadh, Naâma, Laghouat, Djelfa et M’sila. Il est vrai que le soutien de l’État était au delà des espérances avec une livraison gratuite de 100 plants de pistachiers et un kilogramme de semence pour tout agriculteur désireux de se lancer dans cette culture avec toute l'assistance requise par des techniciens, jusqu’au début de la production. Et même au delà, pour la commercialisation.
Pour revenir à la wilaya de Bouira, le regain d'intérêt s’est manifesté ces dernières années avec l’augmentation de la superficie dédiée à cette culture du pistachier en passant de quelques hectares, situés principalement dans la région d’Ath Leksar et au sud d’El Esnam, à plus de 75 hectares actuellement, dont 63 hectares sont d’ailleurs en production.
Pour illustrer la réussite de cette culture au niveau de la wilaya de Bouira, nous nous sommes rendus cette semaine à El Esnam, plus exactement à la ferme de Belkacemi-Hassane, un jeune agriculteur qui s'était spécialisé dans cette culture depuis les années 2000. Dans sa plantation de 4 hectares, des pistachiers adultes sont en pleine production et la récolte de cette année est, selon lui, très prometteuse.
Selon cet arboriculteur qui possède une pépinière dans laquelle il cultive des plants de pistachiers, qu'il vend aux particuliers et aux coopératives, et qui possède également une autre pépinière avec un associé, à Boussaâda dans la wilaya de M’sila, la culture du pistachier est des plus bénéfiques pour le pays, tant cet arbre rustique s’adapte à tous les climats et tous les sols situés à plus de 500 mètres d’altitude.
Dans sa pépinière où il a cultivé des centaines de plants, dont certains sont déjà greffés et sont prêts pour la plantation et d’autres seront greffés durant les mois d’octobre et novembre, il dira qu’en Algérie, il y a deux variétés de pistachiers ; le pistachier «Vera» ou pistachier vrai, et le pistachier «Atlantica», ou pistachier de l’Atlas dont les feuilles sont moins volumineuses et ressemblent dans une large mesure, à celles du lentisque.
Pour notre arboriculteur, les deux espèces s’adaptent à notre climat mais souvent, c’est le «Vera» qui est prisé. Même à Boussaâda où cette variété s’adapte à merveille et donne des rendements excellents.
Concernant la commercialisation de ces plants, notre interlocuteur dira que les demandes sont faites par des particuliers, lesquels touchent des aides et des soutiens auprès de l’État via les Chambres d’agriculture pour se lancer dans cette culture. Durant les premières années, un suivi régulier sera assuré jusqu’à la production qui se fera au bout de 5 à 6 ans. Cependant, pour atteindre une production maximale, il faudrait attendre une bonne vingtaine d’années, puisque cet arbre ressemble à l’olivier, tant par son caractère rustique et résistant aux caprices du climat et aux sécheresses et la pauvreté des sols, qu’à sa longévité, certaines espèces pouvant vivre des siècles.
Pour revenir à sa production, notre interlocuteur nous dira que dans sa plantation de quelques 1 200 pistachiers de type «Vera», la récolte qui a été réalisée la semaine dernière par des membres de sa famille et certains jeunes du village est jugée excellente, avec une moyenne de 10 à 15 kilogrammes par arbre. Et quand on sait que le kilogramme du pistachier est cédé à 170 -175 dinars, l’on comprend aisément que cette culture est l’une des plus rentables actuellement.
Ainsi, après la récolte dans le champ, les grappes sont mises dans des sacs, puis transportées par un tracteur vers la maison ou la grange. Là, les sacs sont vidés sur de larges nattes et étalés dans une cour au soleil, pour permettre aux grains de pistache de mieux sécher. Une fois séchées, les graines sont triées puis sont mises dans des caisses pour être mieux aérées. Après une vingtaine de jours, vers la fin septembre, la récolte de tous les arboriculteurs de la région, est prête pour la vente, et à partir de cette date, des offres de la part des entreprises spécialisées dans la transformation et la commercialisation des fruits secs, et d’autres encore spécialisées dans la fabrication des confiseries orientales et qui utilisent des quantités importantes de pistaches, se manifestent souvent par téléphone, et proposent à ces producteurs leurs prix.
Après plusieurs jours d’offres, ceux-ci finissent par s’entendre sur une fourchette de prix, et donnent leur aval aux entreprises qui auront fait la meilleure offre. Et celles-ci envoient leurs camions pour le transport de la marchandise. Au niveau de la wilaya de Bouira, et selon les chiffres que nous avons eus auprès de la direction des services agricoles, la superficie dédiée à la culture du pistachier a atteint durant cette campagne 2021, 76 hectares dont 63 en production.
Durant l’année 2020, la production totale était de 1 225 quintaux, soit un rendement de 19 quintaux par hectare. Un créneau vraiment prometteur…
Y. Y.

 

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