Rien ne présage une saison estivale réussie : au contraire, tout vire vers un remake des années précédentes.
La cité des Hammadites, à l'instar de ses communes, sombre dans une impitoyable anarchie de tout bord à commencer par l'hygiène, l'incivisme de certains de ses visiteurs, ses réseaux routiers impraticables, ajoutez à cela, le grand retour des parkingueurs illicites et des squatteurs de plages.
Il règne une ambiance de Far-West dans la quasi-totalité des localités de la wilaya où la présence de l'autorité publique est quasiment réduite à sa plus simple expression, comme en témoignent les fermetures quotidiennes et abusives des routes, même en milieu urbain.
La RN 24 menant du chef-lieu à la côte-ouest est barricadée depuis deux jours de suite par une poignée de personnes issues du quartier d'Aâmriw pour des raisons légitimes : la viabilisation de leur cité et notamment le bitumage de leur route.
Seuls les élus à l'APC tentent tant bien que mal d'apaiser les esprits souvent vainement devant l'acharnement de ces derniers qui ne croient plus aux incessantes promesses.
Le centre-ville de Béjaïa s'est retrouvé dans un impressionnant engorgement de la circulation. Le désordre, né de cette fermeture du rond-point d'Aâmriw, a créé une véritable anarchie. Les bouchons ont atteint un seuil intolérable malgré la présence des éléments de la police nationale chargés de la régulation de la circulation. La RN9 sur le flanc est, elle aussi, a connu le même sort au niveau des tunnels de Kherrata, hier lundi, au moment où des dizaines de citoyens ont décidé à leur tour de procéder à sa fermeture pour les mêmes raisons d'utilité publique.Des milliers d'automobilistes ont été pris au piège lors de cette démonstration de force des habitants d'un village limitrophe de l'historique cité.
Fatah, un citoyen de la ville de Béjaïa, estime que «la ville est actuellement prise en otage, il est inutile de fermer une route en plein centre-ville, sachant que celle-ci est indispensable pour rallier les urgences de l'hôpital Khellil-Amrane. On assiste impuissants à la mort de notre chère ville».
Au moment où tous les signaux virent au rouge dans le quotidien de leur ville, les principales discussions, elles, s'alignent du côté des Verts de l'équipe nationale pour quelques moments d'euphorie, avant le retour à la réalité dans les tout prochains jours.
Kamel Gaci
