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L’Habitat précaire en Afrique L’université Constantine 3 ouvre le débat

Face à la présence et à l’émergence des quartiers précaires, différents acteurs agissent à des échelles variées pour combattre les problématiques liées à la précarité de l’habitat. Différentes politiques de résorption de l’habitat précaire et d’intégration urbaine ont été décidées et mises en application. Elles ont pour objectif l’amélioration des conditions de vie et d’habitabilité, mais le résultat n’est pas toujours à la hauteur des espérances.
Pour répondre aux préoccupations liées au développement urbain et la lutte contre le mal-logement, l’université Constantine 3 Salah-Boubnider faculté d’architecture et d’urbanisme, a organisé les 4 et 5 octobre un séminaire international sous le thème « L’habitat précaire en Afrique : politiques de résorption et pratiques socio-urbaines», et ce, dans le cadre de la Journée mondiale de l’habitat. Cette rencontre qui a regroupé une multitude de chercheurs universitaires et urbanistes africains, issus notamment du Cameroun, Bénin, Sénégal, Tchad, Congo, Burkina Faso, Maroc, Tunisie et l’Algérie, a été riche en communications, une trentaine en tout traitant les différents aspects de l’urbanisme précaire en Afrique appelant à la responsabilité collective. Quelles stratégies et quelles intégrations ? Les différents intervenants ont saisi l’occasion pour échanger les idées sur la thématique et confronter autant que faire se peut les expériences avant de proposer des solutions. Dans son intervention, Dr Besma Bouteche de l’université Constantine 3 a estimé que « la fabrication de l’image urbaine de la ville algérienne contemporaine est le fruit d’une succession d’actions urbanistiques tantôt planifiées et tantôt aléatoires (non planifiées), poussant ainsi les usagers ― consommateurs potentiels ― de la ville à s’interroger sur leur sort», avant d’ajouter : «Ces marginalités urbaines de type informel semblent être le résultat de l’échec des pouvoirs publics en place. Les carences de leurs politiques en matière de gestion de l’espace urbain, et de répondre aux énormes besoins en logements depuis la période de l’occupation française, sont parmi les principaux facteurs qui ont poussé les laissés-pour-compte à prendre des initiatives pour créer leur habitat, selon leurs capacités financières et leur savoir-faire.»
L’habitat précaire en Algérie est associé à l’exode rural, aux mauvaises conditions hygiéniques et à la pauvreté de ses habitants, selon Ali Khodja Mehdi du département architecture université Sétif 1. Il notera que cet état de fait est corroboré par la connotation négative que soulève le terme de l’habitat informel chez les citoyens. «Toutefois, ces quartiers ont évolué avec le temps pour donner lieu à des quartiers en bonne et due forme, dépassant ainsi le caractère provisoire qui les caractérisait dans le passé.»
De son côté, le Dr et architecte Léandre Ghigma de l’Université Aube Nouvelle de Bobo-Dioulasso du Burkina Faso a traité la résorption de l’habitat précaire dans son pays tout en mettant l’accent sur « la lourdeur des politiques publiques et le foisonnement des dynamiques locales ». Selon lui, les actions publiques de résorption de l’habitat précaire tardent à se concrétiser sur le terrain.
Ilhem Tir
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