Le programme concocté par la Direction de la culture et des arts dans le cadre des festivités célébrant la Journée mondiale du tourisme qui s’est étalé du 27 septembre au 2 octobre, fut un succès et intéressant à plus d’un titre.
Hier, s’est tenue, au niveau de la bibliothèque de wilaya, une rencontre sur les sites archéologiques préhistoriques dans la wilaya d’El-Tarf, et ce, en présence de chercheurs du Centre national des recherches en préhistoire (CNRPH).
Interrogé, le professeur et chercheure du CNRPH (Centre national de recherche en préhistoire), Mme Sari Latifa, qui a présenté une communication sur le tourisme culturel des sites archéologiques dans la wilaya d’El-Tarf, a martelé avec détermination : «Nous sommes tenus, scientifiques et responsables à tous les niveaux, à mettre le paquet en sensibilisant les populations locales, afin de protéger les sites archéologiques. C’est un devoir patriotique et impérieux pour connaître notre riche histoire. Et dans le dessein de mieux protéger les sites dont certains ont été saccagés par méconnaissance, on doit renforcer l’arsenal juridique pour mieux protéger les sites archéologiques. Il faut savoir que les écrits sur la préhistoire de notre pays sont l’œuvre des colons, et c’est une écriture biaisée qui obéit à d’autres considérations dont la promotion de l’idéologie coloniale. De fait, on s’attelle à réécrire notre histoire. Il faut savoir que le premier inventaire a été écrit en 1913.»
Et d’ajouter : «Il existe une carte archéologique de notre pays qui est, constamment, actualisée. Dans la wilaya d’El-Tarf, le site de l’abri du Mouflon, sis dans la commune de Chaffia, a été partiellement endommagé par une carrière d’extraction de roche. Il existe aussi le site Kef Fadha qui renseigne on ne peut mieux sur l’existence d’une civilisation millénaire dans cette wilaya.»
À signaler que deux autres communications ont été présentées, respectivement par le professeur Mme Soudani Laila sur «Les paysages naturels de la wilaya d’El-Tarf ; un patrimoine touristique et culturel et les défis de sa préservation », et par le docteur Ben Sedouk Saïda (CNRPH) sur «La céramique composée, un patrimoine et un moyen de développement économique entre passé et présent». Reste que cette louable initiative de haute facture a drainé une foule nombreuse et bigarrée. Une preuve irréfutable de l’engouement du public pour ce genre d’activité.
Daoud Allam
