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Rubrique Société

Préparatifs du mois de ramadhan Des traditions qui persistent malgré tout

Dans quelques jours, les musulmans accueilleront le mois sacré du Ramadhan. Après l’année passée où la crise sanitaire avait pris le dessus, les foyers veulent rattraper le temps perdu et se mettre dans l’ambiance de ce rite. Certaines traditions persistent telles que le nettoyage des maisons ou encore l’achat d’une nouvelle vaisselle.

Point de grand nettoyage, ni senteurs d’épices et encore moins de marchés ouverts ! Une ambiance quasi sinistre avait régné l’année dernière à la veille du mois de Ramadhan. Malgré l’apparition de variants du virus, le mot d’ordre est de faire en sorte de rattraper le temps perdu.
«Sincèrement, l’année dernière, je n’avais vraiment pas la tête à préparer le mois sacré. D’habitude, je fais des courses et surtout le grand nettoyage de ma maison. Trop stressée et angoissée, je n’en avais pas envie. Et du coup, cela m’a reposée, mine de rien. Pour cette année, il y a moins de peur et les gens se sentent obligés de vivre avec ce maudit virus. Aussi, je vais commencer à préparer mon chez-moi pour accueillir dignement notre invité annuel», explique Nawel, femme au foyer. Et d’ajouter : «La vie doit continuer malgré tout. Et cela passe, pour moi, par ce genre de rituel.»
«Contrairement à l’année dernière, nous avons décidé, avec nos voisins du quartier,  de reprendre nos coutumes du nettoyage du site, à quelques jours du mois sacré. En fait, habituellement, une semaine avant le Ramadhan, nous repeignons les murs des maisons de La Casbah à la chaux et nous nous y mettons tous, petits et grands, dans la bonne humeur», raconte Rachid, un quinquagénaire de La Casbah d’Alger. Chose qui n’a pas pu se faire l’année dernière pour des raisons sanitaires. En effet, l’accueil de ce mois sacré passe surtout par le grand nettoyage des lieux d’habitat et qui a aussi une connotation spirituelle.

Une maison propre, pour un mois serein 
Toute une philosophie entoure la propreté de l’âme liée au physique et au lieu de vie. Dans ce cas de figure, c’est tout le Maghreb qui respecte scrupuleusement ces règles de nettoyage.
Cela permet de se préparer psychologiquement tout en ayant un foyer sain et l’esprit serein pour accueillir ce moment et surtout de se consacrer pleinement à la spiritualité et aux moments de bonheur en famille.
Nawel, femme au foyer, explique cette tradition : «Pour moi, c'est un grand nettoyage de fond en comble même si cela est fait tous les mois. Et comme c'est une transition, je réaménage un peu au niveau des coloris des rideaux, des coussins et autres petits accessoires et objets. Et pour finir, comme j'aime la belle vaisselle, c'est l'occasion de me faire plaisir et d'avoir une jolie table...»
Souhila habite à Alger, elle est originaire de Constantine. Elle relève : «Pour autant que je m en souvienne, nous avons toujours fait ça avant le Ramadhan dans ma famille. L'idée première, je pense que c’était pour ne rien faire pendant 30 jours, mais dans un délire pur sentimental, je dirais pour bien accueillir ce  mois sacré. J'ai continué avec cette tradition. En plus, je suis très maniaque et cela a un peu augmenté avec la crise sanitaire.»
Zineb, habitant en France, continue de respecter scrupuleusement cette tradition de grand nettoyage : «Lorsque j’étais à Alger, j’aidais ma maman à l’organiser. J'ai longtemps cru que c'était une tradition de le faire la nuit. Donc, je continue de le faire la nuit en France aussi.» Et d’ajouter en riant : «Ce n’est que depuis peu que ma mère m’a expliqué qu’elle le faisait la nuit juste à cause des coupures d'eau. À l’époque, les coupures se faisaient la journée, contrairement à il y a quelque temps, où on nous fermait les vannes la nuit. En tout cas, je m’organise pour faire le ménage à fond avant le Ramadhan, comme ça j’ai une maison agréable, et surtout je ne le fais pas pour l’Aïd car je serai occupée.»
Souhila, cadre dans une entreprise, explique qu’elle avait longtemps adopté une organisation plus ou moins bancale : «Je n’arrivais jamais à réellement finir toutes les chambres. Cette année, j’ai décidé de profiter de cette période pour faire un grand ménage de printemps : environ un mois avant le Ramadhan. J’ai établi une liste des choses à faire dans la maison. Ces petites choses qu’on ne fait jamais, qui sont remises à plus tard ou qui ont tout simplement besoin d’être refaites comme ranger les placards, nettoyer les plaintes, les murs, les portes, bouger les meubles, trier la vaisselle ou encore nettoyer le four ou la gazinière. L’idée est ensuite de répartir ces différentes tâches pièce par pièce et d’y aller progressivement en gardant évidemment la cuisine pour la fin.» 
La cuisine, le cauchemar du grand ménage de Ramadhan, comme l’explique Sabrina, cadre dans une entreprise : «Je déteste le nettoyage de la cuisine. J’ai beau suivre toutes les astuces proposées sur les réseaux sociaux, rien n’y fait. Depuis quelques années, j’ai décidé de faire appel à une agence spécialisée dans le nettoyage des appartements et des maisons. Cela coûte un peu plus cher qu’une simple femme de ménage mais je me sens en sécurité. Je ne paye que pour la cuisine et cela est très bien fait.»
À quelques jours du Ramadhan, il est bien installé dans nos esprits. Chacun de nous se prépare à accueillir comme il se doit ce mois béni. Les habitudes et routines sont différentes, mais l’objectif est le même : vivre pleinement et sereinement son Ramadhan. Grand ménage, mais aussi organisation spirituelle. Ceci sans oublier les gestes barrières !
Sarah Raymouche

 

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