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Rubrique Société

Auto-stop «Je peux vous déposer quelque part ?»

L’auto-stop. Mode de transport gratuit. Certains y ont recours régulièrement pour se déplacer d’un point à un autre, sur des distances plus ou moins longues. D’autres n’osent pas agiter le pouce sur la voie publique, par peur d’une mauvaise rencontre : le détrousseur, le serial killer ou le violeur.  Du côté des conducteurs, les avis sont également mitigés. On aime dépanner les gens mais on appréhende de tomber sur un agresseur.Témoignages.

Un pouce qui s’agite au bord du trottoir ou de l’autoroute.  Quelquefois discret et parfois plus insistant .Une voiture s’arrête enfin, la portière s’ouvre et le visage de l’auto-stoppeur s’illumine. 
Étudiant, Kamel, 21 ans,  a souvent recours à l’auto-stop pour se déplacer. «Avec le manque de transport et les prix des taxis, cela m’arrange de faire de l’auto-stop. Pas seulement pour aller à l’université mais pour mes loisirs ou visites familiales. J’ai la chance d’avoir une bouille assez sympathique alors ça marche plutôt bien pour moi. Il m’arrive d’inscrire ma destination sur une plaque quand je dois aller voir ma famille à Tizi-Ouzou. Les conducteurs adorent avoir de la compagnie. Ça leur évite de s’ennuyer. On papote et on fait la route ensemble. Mais il y a des jours où  l’auto-stop ne fonctionne pas. Il m’est arrivé d’attendre plus d’une heure et de jeter l’éponge, surtout quand il fait froid. Les automobilistes se méfient des mauvaises rencontres. La presse a rapporté tellement de faits tragiques sur des histoires d’agressions ! Faire monter un inconnu dans ta voiture et te faire agresser à l’arme blanche pour  te détrousser ou te voler ton véhicule, c’est quelque chose qui arrive souvent, malheureusement. D’où une certaine méfiance légitime de la part des conducteurs .»

Auto-stoppeurs en herbe
Les jeunes collégiens et parfois même les écoliers ont souvent recours, eux aussi, à l’auto-stop pour réduire la distance les menant à leur établissement. Au niveau du carrefour Addis-Abeba, en bas de la montée qui mène vers la Colonne-Voirol, des essaims d’enfants agitent leurs petits pouces dans l’espoir de voir un automobiliste s’arrêter. 
Des proies faciles pour les prédateurs, selon une dame qui passait par là. « Je me demande où sont les parents ? s’indigne-t-elle. Normalement, c’est à eux de se soucier des moyens de transport qu’utilisent leurs enfants pour se rendre à l’école ou au collège. Regardez, ils ont entre 8 et 14 ans ! Ils ne savent rien des dangers de la vie ! Et s’ils venaient à tomber sur un détraqué, que se passerait-il ? Les enfants n’ont pas à monter en voiture avec des inconnus, jamais ! Les parents et les enseignants doivent le rappeler à leurs jeunes élèves ! »

Toujours à deux
Dans notre société, être une fille et pratiquer l’auto-stop est mal vu. Pourtant, certaines femmes montent avec des inconnus pour leurs déplacements urbains. « Je ne le fais jamais lorsque je suis seule, nous dit Nahla (28 ans). J’utilise  l’auto-stop lorsque je suis avec une amie », précise-t-elle. J’avoue avoir un certain goût  du risque même  s’il est calculé. Je vous l’ai dit, on est toujours à deux. Jusqu’à présent, je ne suis tombée que sur des dragueurs qui me demandent mon numéro de téléphone .»
D’autres filles préfèrent prendre d’autres  précautions. C’est notamment le cas de Feriel (27 ans). « Je n’arrête que des femmes quand je fais de l’auto-stop. Jamais, je ne m’aventurerais à monter avec des hommes même s’ils m’ouvrent leur portière quand je suis au bord du trottoir, l’œil aux aguets. Je suis trop angoissée à l’idée de tomber sur un violeur. Pour les conductrices, il y en a qui passent leur chemin sans s’arrêter. Mais à la fin,  il y a toujours une femme, jeune ou âgée qui me lance montez, c’est mon chemin, je vous dépose. Ou montez, je vous rapproche. La solidarité féminine opère ! C’est trop sympa ! »

Troisième âge
Côté conducteur, les avis sont mitigés. Saïd (54 ans) ne prend à bord de sa voiture que des personnes âgées. 
« Parfois, je vois des vieux ou des vieilles agiter leur main pour être transportés. Je ne peux résister à l’envie de les aider. Il m’arrive même de faire un détour pour les déposer. C’est mon côté humain. Il y en a qui veulent aller à l’hôpital mais qui ne trouvent pas de taxi. Ils n’ont pas d’enfants pour s’occuper d’eux. Je ne peux rester insensible à cette détresse. Par contre, j’ignore complètement les jeunes auto-stoppeurs. Il y a eu beaucoup d’agressions ! Ou sinon, c’est toujours la même rengaine. Vous ouvrez votre portière à un auto-stoppeur et il vous fait le coup du ‘’je suis au chômage, j’ai 8 enfants et pas un radis en poche !’’ On ne sait pas qui croire par les temps qui courent. Vraiment ! »
Pratique, simple, l’auto-stop est une histoire d’entraide et d’humanisme. Partager un habitacle pendant quelques kilomètres en devisant de la pluie et du beau-temps est plutôt agréable, si ce n’est l’appréhension de faire la mauvaise rencontre qui viendrait tout gâcher !
Soraya Naili

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